Publié le 6 Jul 2017 - 14:26
MODIFICATION DU CODE ELECTORAL

Les députés de l’opposition campent sur leur position

 

Les parlementaires sont convoqués ce matin en session plénière pour la modification de l’article L.78 du code électoral pour permettre aux électeurs de choisir cinq bulletins au minimum lors du vote des prochaines Législatives. Un projet de loi qui passe en procédure d’urgence et qui ne trouve toujours pas l’assentiment des députés de l’opposition.

 

L’Assemblée nationale a tenu hier sa première session extraordinaire de l’année 2017. Une occasion pour le Président de l’institution parlementaire d’informer sur les  3 projets de lois qui doivent passer devant  les élus du peuple. Le plus attendu  reste cependant le  projet de loi n°22/2017 portant modification de l’article L.78 de la loi n°2017/12 du 18 janvier 2017 portant code électoral. Dans son propos, Moustapha Niass précise que ‘’le président de la République a demandé l’examen de ces trois projets de texte selon la procédure d’urgence’’. Il a d’ailleurs invité  la conférence des Présidents à se réunir ‘’immédiatement’’ pour régler la programmation des réunions de commissions techniques qui vont examiner ces projets et de la prochaine plénière qui va les discuter et les examiner en présence du gouvernement. Seulement la décision de faire passer le projet de loi L.78 par procédure d’urgence n’agrée pas les députés de l’opposition. Aux yeux du leader de Bés du ñakk, depuis le début de la 12ème  Législature, une cinquante de projets de loi y sont présentés dans le cadre de cette procédure. Une utilisation jugée ‘’excessive et abusive’’ par Mansour Sy Djamil.

‘’Le gouvernement doit assumer les conséquences’’

Selon lui, sous d’autres cieux, cette situation aurait créé des guerres civiles car c’est un forcing au niveau du Parlement sans l’onction populaire. ‘’Il faut revoir la procédure d’urgence et prévoir des conséquences postélectorales. Si c’est approuvé à l’intérieur de l’hémicycle et contesté dans la rue, cela peut causer des problèmes sérieux pour la sécurité et la stabilité des élections’’, a alerté le député investi sur la liste nationale de Manko Taxawu Senegaal. D’après lui, le code électoral est ‘’sérieux’’ car  il est supervisé par la Cedeao.

Mansour Sy Djamil estime ainsi  qu’on ne peut changer le code, six mois avant les élections. ‘’On peut trouver des subterfuges pour essayer de le changer mais je trouve que c’est un calcul extrêmement dangereux’’, alerte le parlementaire. Le député-maire de Dalifort pense pour sa part que c’est inopportun de modifier le code électoral. Idrissa Diallo précise toutefois que c’est la conséquence de l’entêtement du pouvoir à refuser la proposition du bulletin unique.

‘’Dans toute la sous-région, on utilise le bulletin unique ; et pourquoi pas au Sénégal ? Jusqu'à présent, les gens ont des velléités de fraudes dans la tête. Le gouvernement doit assumer toutes les conséquences de sa position contre ce bulletin unique. ‘’Ce qu’il veut faire, c’est du rafistolage ; il va falloir qu’on prenne des mesures sérieuses. Le bulletin unique permet de faire des économies et de faciliter le vote’’, a-t-il fait savoir. Pour le leader de la coalition Leeral, cette situation relève d’un pilotage à vue et d’un manque de sérieux. ‘’A moins d’un mois des élections, on vient tripatouiller le code électoral et le modifier, ce qui risque de créer un désordre’’, prévient Me El hadji Diouf.

HABIBATOU TRAORE

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