14 milliards pour sauver 10 000 enfants de moins de cinq ans
Un Plan d'accélération national pour la survie de l'enfant a été lancé ce dimanche par le gouvernement du Sénégal, l'UNICEF et l'USAID. Celui-ci vise à sauver la vie de dix mille enfants de moins de cinq ans d’ici 2015, avec sept milliards de francs Cfa par an.
Réduire la morbidité, la mortalité néonatale et maternelle. C'est l'objectif du ministère de la Santé et de l'Action sociale qui a lancé hier, avec l'appui de l'UNICEF et l'USAID, le Plan d'Accélération National pour la survie de l'enfant. Ce Plan financé à hauteur de 14 milliards consiste à sauver la vie de 10 000 enfants de moins de 5 cinq à l'horizon 2015.
Les résultats de l'Enquête démographique et de santé (EDS) révèlent que, chaque année, 34 000 décès d’enfants de moins de 5 ans sont enregistrés, soit 93 enfants qui meurent chaque jour. Cette même étude a montré que 37% de ces décès surviennent dans la période néonatale (0-17 jours, après la naissance).
Ces décès sont dus, pour la majorité, à des maladies qui sont évitables. Dans la dernière décennie, le Sénégal a fait des progrès considérables, en matière de réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. De 2000 à 2010, le nombre de décès chez les enfants de 0 à 27 jours a baissé de 24,74%, passant de 46 108 décès à 34 7013 (représentant le nombre de vies sauvées pour 100 000 enfants).
Selon Katherine Taylor, administratrice adjointe de l'USAID pour la santé dans le monde, les progrès les plus significatifs ont été réalisés, en agissant sur les causes de décès telles que la pneumonie et les diarrhées. ''Avec une réduction de 41% enregistrée, entre 2005 et 2010, le Sénégal a le taux de décroissance de la mortalité le plus rapide chez les enfants de moins de cinq ans, en Afrique. Pour maintenir cette tendance, le plan d’accélération de la survie de l’enfant a été lancé. Celui-ci devra ainsi permettre d’accélérer l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement'', a dit Mme Taylor.
Pour le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, la vaccination systématique a déjà empêché la mort de 3 millions d’enfants chaque année. ''L’accès rapide aux nouveaux vaccins aura un impact majeur sur la mortalité et la morbidité dans le pays et sur la santé publique en général. Nous sommes destinés à inverser la courbe de la mortalité infantile et à mettre un terme à la mort évitable de l’enfant, au sein d’une génération'', a dit Mme Seck.
A l'en croire, la mortalité infanto-juvénile au Sénégal est de 72 pour 1000 naissances vivantes, alors que l’objectif fixé pour 2015 est de 46 pour 1000 naissances vivantes. ''Il a été démontré que les causes sont évitables, dans la majorité de ces cas et que cette mortalité peut être réduite par une prise en charge médicale adéquate. Donc, les interventions vont cibler le couple mère-enfant, avec un accent particulier sur la composante néonatale qui, a elle seule, constitue 40% des décès des enfants de moins de 5 ans'', a-t-elle indiqué.
Toutefois, Mme le ministre de la Santé a reconnu qu'il y a des insuffisances. Elle demande une meilleure coordination des interventions. Ce, avec le maintien des acquis, en les sécurisant, et la mise en œuvre d’approches innovantes telles que les nouvelles technologiques de l’information et de la télémédecine.