La concession du terminal vraquier du Port de Dakar à la société Nécotrans est restée très amère pour des députés qui voient en cet acte une mort programmée des Industries chimiques du Sénégal. Ils sonnent la révolte.

A coup sûr, ces parlementaires ne lâcheront pas prise. Et ce n’est pas la récente note du Directeur général du port de Dakar, Cheikh Kanté, demandant aux Industries chimiques du Sénégal de démanteler leurs installations, qui calmera leurs ardeurs. Encore moins son refus de les recevoir pour discuter de cette affaire qui, à leurs yeux, est un véritable coup de massue porté à l’économie sénégalaise. Une économie qui court le risque de perdre l’un de ses plus grands fleurons, à cause d’un ‘’mauvais choix’’ opéré par l’actuel régime.

Avec la concession du terminal vraquier du môle 8 à la société Nécotrans, ce sont les Industries chimiques du Sénégal qui vont le plus en pâtir, selon la trentaine de parlementaires qui s’insurgent contre cette décision. Ils soulignent les pertes énormes en termes d’emploi et d’économie pour le Sénégal. Surtout que Nécotrans propose un tarif de 4 000 francs la tonne de décharge, en lieu et place des 1500 F qui étaient toujours proposés.

Les députés dont Mamadou Lamine Diallo de Tekki, Thierno Bocoum de Rewmi, Mamadou Diop Decroix, Woré Sarr ont dénoncé cette concession qui s’est déroulée, à travers un marché de gré à gré dont seul le Dg du port Cheikh Kanté détient le secret. Après avoir constaté le dilatoire dont fait montre le Dg de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) qui pourtant doit dire le droit dans cette affaire, les parlementaires ont adressé une question orale au ministre. Mais jusque-là, rien n’est fait.

Ce qui fait dire à Mamadou Diop Decroix que cette préférence pour une société occidentale met en jeu l’indépendance de la souveraineté sénégalaise. ‘’Nous sommes au courant des tractations en sourdine pour enrôler des députés à la cause de Nécotrans, mais cela ne nous dérange pas. Ce qui nous intéresse, c’est que les autorités répondent à nos questions, parce que nous ne voulons pas que les entreprises qui nous restent tombent’’, a déclaré Thierno Bocoum de Rewmi. Selon le député de Mboro, Cheikh Tidiane Ndiaye, les populations de la localité n’accepteront pas que les ICS tombent. ‘’Nous allons descendre dans la rue et combattre cet acte’’, a-t-il lancé en colère. Pour ces députés, le combat est déjà engagé et il est l’affaire de tous les Sénégalais.   

Amadou NDIAYE