Pneumonie et prématurité, les ennemis mortels
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Pour lutter contre la mortalité infanto-juvénile, il faut d’abord vaincre l’impact de la pneumonie et de la prématurité. Ces deux maladies constituent les premières causes de décès. Pour atteindre cet objectif, l’Unicef est venue en appui au Sénégal, en offrant des équipements d’oxygénothérapie.
Au Sénégal, beaucoup d’enfants meurent avant leur cinquième anniversaire. Cette situation est due à plusieurs facteurs dont l’infection respiratoire aiguë. Selon la directrice de l’hôpital Albert Royer, Isseu Diop Tall, la prématurité et la pneumonie représentent les deux principales causes de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.
Pour espérer atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030, à savoir une réduction de la mortalité infanto-juvénile en deçà de 25 pour 1 000 naissances vivantes et de la mortalité néonatale en deçà de 12 pour 1 000 naissances vivantes, elle préconise des actions énergiques et concrètes pour réduire l’impact de ces pathologies.
D’ailleurs, dans le cadre de leur projet d’établissement 2021-2026, il est prévu la construction d’une maternité pour les grossesses pathologiques. ‘’Nous demandons l’appui du ministre de la Santé et des partenaires techniques et financiers pour sa réalisation’’, sollicite le médecin. Au centre hospitalier national d’enfants Albert Royer, renseigne la directrice, les infections respiratoires aiguës (Ira) représentent 30 à 50 % des consultations et 30 % des hospitalisations.
Par conséquent, précise le Dr Tall, ce pourcentage, considéré comme très important, justifie aujourd’hui la construction d’un nouveau service de pneumologie.
En écho à cette demande, la représentante-résidente de l’Unicef au Sénégal, Silvia Danailov, souligne qu’il est important d’accélérer les stratégies et interventions pour infléchir la courbe de la mortalité néonatale qui représente 56 % des décès d’enfants de moins de 5 ans, ainsi que la prématurité qui représente 23 % des causes de décès, selon le compte à rebours de l’OMS.
La pneumonie, quant à elle, représente la première cause de décès des enfants de 1 à 59 mois au Sénégal. Elle reste, de ce fait, dit-elle, au cœur des politiques pour la réduction de la mortalité infanto-juvénile.
‘’Dans le contexte que nous vivons, la pneumonie en est l’expression la plus courante. Forte de ces constats, l’Unicef, à côté d’autres partenaires, a appuyé le ministère de la Santé et de l’Action sociale à développer et à mettre en œuvre l’initiative de renforcement de la prise. Ce à travers l’utilisation de l’amoxiline dispersable et de l’oxygène dénommé ‘’Sprint’’ et le Plan d’action prioritaire pour le nouveau-né (Enap)’’, renseigne-t-elle. L’initiative Sprint, poursuit Silvia Danailov, a pour objectif d’assurer la prise en charge de 95 % des enfants de moins de 5 ans présentant une pneumonie dans toutes les structures, par l’amoxiline dispersable. Mais également la prise en charge de 90 % des enfants de moins de 5 ans présentant une pneumonie grave par l’utilisation de l’oxygénothérapie au niveau des postes, centres de santé et hôpitaux.
Toutes ces actions ciblent l’élimination des décès évitables des mères, des nouveau-nés, des adolescents et des jeunes. Pour les atteindre, l’Unicef a mobilisé un montant total de 455 014 500 F CFA. Hier, l’organisme a remis des équipements d’oxygénothérapie pour un montant de 176 358 924 F CFA.
VIVIANE DIATTA