Publié le 17 Sep 2025 - 18:52
CRUES AU SÉNÉGAL

Alerte maximale

 

Surpris l’année dernière par l’ampleur des inondations, le gouvernement semble avoir appris la leçon. Il a pris les devants pour gérer de manière proactive les crues du fleuve qui submergent déjà Podor.

 

La région de Podor fait face à une situation de crise sans précédent. Le fleuve Sénégal, dont le niveau ne cesse de monter, a dépassé la cote d’alerte de 5 m, mettant des milliers de familles en danger et ravivant le spectre des inondations massives. Ce mardi matin, l’échelle du quai El Hadj Boubou Sall affichait un niveau de 5,06 m, soit une hausse de 3 cm en seulement 24 heures. L’année dernière, à la même période, le niveau était de 4,79 m, illustrant la gravité de la crue actuelle.

Le barrage de Manantali contraint d’ouvrir ses vannes

Les crues du fleuve Sénégal semblent revenir en force. La Société de gestion du barrage de Manantali (Sogem),  chargée de la régulation des eaux du fleuve, a confirmé l’ouverture de ses vannes. Cette décision, bien qu’inévitable, vise à soulager un réservoir ayant atteint son niveau critique. Le barrage, qui contrôle entre 40 et 60 % du débit du fleuve, ne peut plus contenir l’afflux massif d’eau et doit procéder à ces “lâchers” pour éviter une submersion catastrophique. Si cette mesure préserve l’intégrité de l’ouvrage, elle risque toutefois d’aggraver la situation des populations en aval, déjà menacées par la montée des eaux.

Une combinaison de facteurs explique l’ampleur de la crue

Selon un ancien directeur de l’Hydraulique, les raisons de cette crue exceptionnelle sont multiples. Le principal facteur est la pluviométrie abondante dans le haut bassin du fleuve, en Guinée et au Mali. Les inondations récentes dans ces pays ont un impact direct sur le niveau du fleuve au Sénégal.

D’autres facteurs anthropiques et environnementaux aggravent également le phénomène. La déforestation le long de la vallée et le manque de végétation accélèrent le ruissellement de l’eau, qui arrive en masse et de manière soudaine. À cela s’ajoutent des épisodes pluviométriques plus intenses et moins prévisibles, exacerbés par le changement climatique.

La prévention et la responsabilité en question

Dans un article qu’il avait accordé à ‘’EnQuête’’ lors des précédentes crues, l’ancien directeur de l’Hydraulique soulignait l’importance de la sensibilisation et de la préparation pour parer à ce type de catastrophe. Il suggérait que des consignes de sécurité, comme l’évacuation préventive des zones les plus à risque, soient vulgarisées auprès des populations.   

Dans le même sillage, les autorités appellent les populations à la prudence, à la vigilance et à la solidarité, tandis que les premières équipes d’assistance se mobilisent pour venir en aide aux familles touchées par la crue.

 

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