‘’Les ENO n’ont pas encore reçu les ordinateurs’’
Après 22 ans de service comme Maître de conférences au département physique de la faculté des sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Mouhamadou Mansour Faye a été porté à la tête de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS). Il revient dans cet entretien sur les orientations, le démarrage des cours et la fonctionnalité des espaces numériques ouverts (ENO).
5 000 bacheliers viennent d’être orientés à l’UVS, alors que les 2 000 étudiants de l’année dernière ont du mal à démarrer leurs cours. N’est-il pas aberrant de procéder à ces orientations ?
Non. Ils n’ont pas du mal à démarrer (il répète). Et encore une fois, en toute chose, il faut savoir raison garder. Nous à l’UVS, nous démarrons sur une innovation à différents niveaux. Premièrement, c’est une université qui commence. Deuxièmement, nous avons un patrimoine bâti pratiquement nul. D’aucuns pensent que c’est une université sans mur et que nous n’en avons pas besoin. Pourtant, nous en avons besoin ; juste que ce n’est pas dans la même proportion que les autres. Troisièmement, il y a eu beaucoup d’évènements dont nous étions dépendants (…).
Maintenant, il n’y a pas de problème par rapport aux cohortes à venir. En effet, dans notre calendrier officiel, l’année universitaire des étudiants de la promotion 2013-2014 prendra fin au tournant du 15 mars 2015. Et au retour des vacances de l’Indépendance et de la jeunesse, ils vont embrayer sur la nouvelle année universitaire qui sera terminée en octobre 2015 Incha Allah. Les deux générations peuvent cohabiter sans problème.
La différence entre la génération 214-2015 et la génération qui l’a précédée, c’est que dans les jours à venir, nous allons commencer à recevoir les étudiants mais ils vont faire le même parcours initiatique que leurs devanciers, sauf que les délais ne seront pas les mêmes. Ils sont en train de s’inscrire dans campus sen. Ils sont en train de payer, ils vont être reçus et tout sera réglé à la fin du mois d’octobre. En principe, les bourses seront disponibles dès le mois de novembre. Le programme des ordinateurs sera mis en marche immédiatement après.
Ce qui est bizarre, c’est que des étudiants de l’année 2013-2014 disent ne rien faire depuis leur inscription.
Oui, ils vont vous le dire. Vous savez, il y a deux attitudes. Il y a des étudiants qui disent que depuis le début, ils font des cours de leadership, de communication, de maîtrise technologique…, et que ce n’est pas important et qu’ils attendent les cours de spécialité. Aussi, il y a l’étudiant qui pense qu’avec ces cours-là, il n’a pas fait cours.
Aujourd’hui, nous sommes en train d’effectuer un formatage de nos étudiants pour qu’ils comprennent que l’université est leur première entreprise. L’université n’est pas seulement le lieu où on inculque du savoir et du savoir-faire. Il y a un savoir être et cela s’apprend. Et les étudiants qui pensent que seuls leurs cours de spécialité sont importants (Maths, Droit, Economie…) font une très grosse erreur. Nous avons fait une analyse objective de la situation et nous nous sommes dits, il faut que l’étudiant soit responsable, qu’il connaisse aussi bien ses droits que ses devoirs vis-à-vis de la société.
A ce jour, est-ce que les cours de spécialité ont commencé ?
Les cours de mise à niveau technologique sont terminés partout. Les étudiants résiduels (retardataires) vont suivre ces cours en même temps que les cours de spécialité. Concernant toujours ces cours de spécialité, ils vont commencer sûrement au début de la semaine prochaine (Ndlr : semaine du 29 septembre). Le retard dans le démarrage s’explique par le fait que les étudiants de Dakar avaient refusé de suivre les cours de mise à niveau technologique parce que leurs camarades titulaires de l’aide n’avaient pas encore reçu leur ordinateur. A cause de cela, nous avons accusé un petit retard.
Toujours est-il que les ENO qui devaient être équipés d’ordinateurs et de connexion internet haut débit ne sont pas ouverts.
Des ENO pas ouverts (il répète). Si, ils sont tous ouverts.
Mais sont-ils fonctionnels ?
Chaque chose en son temps. Et c’est mon leitmotiv depuis le départ. Une fois qu’on aura ouvert les interfaces de travail, nous mettrons la connectivité qu’il faut. Maintenant, les espaces numériques ouverts dans lesquels nous sommes aujourd’hui, n’ont pas encore reçu les ordinateurs. L’équipement de ces ENO a fait l’objet d’une entente avec IBM qui est en partenariat avec CFAO. Ce sont ces partenaires-là qui ont pris un retard, un retard très important dans la livraison de ces équipements.
Comment peut-on parler de fonctionnalité sans ordinateurs, sans que les étudiants puissent fréquenter les ENO ?
Encore une fois, l’objectif n’est pas d’y aller tous les jours. L’ENO n’est pas une salle de Td, ni une salle de classe, c’est juste un appui. Quand on a besoin de faire des cours de mise à niveau technologique, des devoirs ou examens, nous ne pouvons les faire que dans nos ENO. Ce sont nos espaces à nous. Maintenant, il est clair que dans les jours à venir, le dispositif sera totalement opérationnel à ce niveau. Les ENO sont fonctionnels dans la mesure où les étudiants ont leur ordinateur et leur connectivité.
De ce fait, ils seront en mesure de travailler dans les espaces ; mais également une fois chez eux. Tous les étudiants boursiers ont été mis dans le programme ‘’un étudiant un ordinateur’’. Ils sont aujourd’hui près de 1100 boursiers à avoir reçu leurs ordinateurs, après avoir signé une fiche de session et avoir suivi la procédure (…). Mieux 379 bénéficiaires d’aide ont également la fiche de session. Nous avons pu quérir leur aide et ces 379 sont venus rejoindre les 1 100 boursiers qui ont reçu leur ordinateur. Aujourd’hui, tous les étudiants qui n’ont pas reçu leur ordinateur, c’est parce qu’ils ne sont pas inscrits dans le processus qui a été établi ; ou l’ont fait très tard.
Seydina Bilal DIALLO