Publié le 28 Jun 2016 - 04:46
NOUVELLE GARE ROUTIERE DE KOLDA

Entre satisfécit et complaintes

 

Depuis le 20 juin, les transporteurs de la région de Kolda ont rejoint la nouvelle gare. Un déménagement très diversement apprécié par les bénéficiaires. D’aucuns sont satisfaits. D’autres sont extrêmement critiques envers les conditions d’existence dans la nouvelle gare dont les travaux sont inachevés. Ils redoutent la pluie. Alors que la mairie attend de voir, pour prendre des décisions.

Reportage.

26 juin 2016. Il est 15 heures précises. La nouvelle gare routière de Kolda grouille de monde. A l’intérieur comme à l’extérieur, des véhicules de transport en commun sont stationnés par-ci et par-là. Des bancs publics sont installés un peu partout. La nuit, six (6) projecteurs installés dans les coins éclairent les lieux. Il y a deux bureaux à l’entrée. L’un pour les transporteurs ; l’autre pour la municipalité. A ce dispositif, il faut ajouter 48 cantines construites. Aucun étal de marchand sur les lieux, ni de marchands ambulants, comme c’était le cas dans l’ancienne gare routière. Ici, l’ordre règne. Cette nouvelle gare routière, qui est le fruit des chantiers du programme Kolda Indépendance de 2006, a ouvert ses portes, ce lundi 20 juin.

Mettre fin au ‘’désordre, à la violence et au racket’’ 

Située à l’entrée du quartier Saré Kémo sur la route de Kolda-Carrefour Diaroumé, cette infrastructure est un grand pas vers la modernisation du secteur des transports à Kolda. Ce joyau concrétise un projet vieux de 10 ans. La nouvelle gare routière est un symbole de la réorganisation du transport routier, une avancée vers l’éradication des fléaux qui minent le secteur dans la capitale du Fouladou. Certains transporteurs rencontrés sur place ne cachent pas leur joie. « Ici, le problème qui se pose dans les transports est celui de son organisation. Parce que le secteur est caractérisé par le désordre, la violence et le racket », déclare Mamadou Badji, chauffeur de ‘’7 places’’. « Les autorités ont bien fait de construire une nouvelle gare routière. Il y a de l’éclairage public, des toilettes et un puits. L’ancienne gare routière était dans un état de dégradation très avancée. Elle ne respectait plus les normes ». Son camarade Ousseynou Diop, chauffeur de transport en commun, de poursuivre : « Nous pouvons dire Merci aux autorités d’avoir ôté cette épine de nos pieds. Dans cette nouvelle gare routière, tout est bien organisé. Pas de désordre, comme avant. »

Récriminations

Si certains transporteurs se disent satisfaits de la construction de la nouvelle infrastructure, d’autres par contre ne cachent pas leur amertume. « Cette nouvelle gare routière n’est pas bien faite. Regardez, c’est de la latérite. Ce n’est pas réglementaire. Pendant la saison des pluies, les chauffeurs vont s’embourber avec leurs véhicules. Ce n’est pas normal. Et si pendant la saison des pluies la gare routière est impraticable, nous allons quitter ici et repartir dans l’ancienne gare routière. Parce que nous ne sommes pas obligés de rester ici et gâter nos véhicules », martèle Yaya Diallo, président du regroupement des transporteurs de Kolda.  Son collègue d’ajouter : « La mairie s’est précipité pour nous amener ici, or les travaux ne sont pas encore terminés. Ce n’est pas normal. Nous allons rester pour le moment. Mais si la pluie tombe et que l’eau stagne ici, nous n’allons pas accepter de rester ici. Nous allons tout simplement quitter les lieux et rejoindre l’ancienne gare routière, avant qu’il ne soit trop tard. »

Moussa Sabaly, chauffeur d’un « Ndiaga Ndiaye », ajoute qu’en « dehors de l’absence de butimage des lieux, il s’y ajoute le manque de mosquée. A l’heure de la prière, nous sommes obligés d’aller sous l’ombre du manguier pour faire nos prières. Ce qui n’est pas normal ».

La mairie : ‘’S’il pleut, nous allons agir’’

Selon Ibrahima Diao, secrétaire général de la municipalité, il y a des conditions minimales permettant aux transporteurs d’occuper les lieux. « Maintenant, s’il pleut, nous allons agir. Et s’il y a possibilité de faire quelque chose, la mairie va le faire sans problème. Pour dire que nous n’allons pas attendre qu’il y ait l’impraticabilité des lieux pour agir. Non ! Nous allons suivre l’évolution de la situation et voir ce qu’il y a à faire. Parce que nous sommes au service des populations.

A la question de savoir quel est le montant global de cette nouvelle infrastructure ? Le secrétaire municipal répond : « Je ne peux pas vous dire avec exactitude le montant. Mais, je peux dire que les chantiers prévus, dans le cadre du programme Kolda Indépendance 2006, sont confiés à la direction de la construction. C’est elle qui contactait directement les entreprises qui avaient gagné les marchés. Donc, la mairie n’a rien à voir avec ces réalisations. Elle n’a été sollicitée qu’à la fin des travaux pour procéder à l’inauguration ». Avant de souligner que « pour les travaux confortatifs, la mairie a financé presque 20 millions de francs. Le hangar nous a coûté cinq (5) millions de francs et les travaux de terrassement et d’aménagement s’élèvent à dix (10) millions de nos francs ».

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)-

 

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