Publié le 12 Mar 2022 - 08:23
PARTICIPATION PARITAIRE À LA VIE PUBLIQUE

L’AJS lance le projet ‘’Politisons les femmes et les jeunes’’

 

L’Association des juristes sénégalaises (AJS) veut renforcer la capacité des femmes, à travers le projet ‘’Politisons les femmes et les jeunes’’, pour les aider à davantage participer à la vie publique.

 

Depuis l’adoption de la loi sur la parité en 2010, son application peine à être effective dans les instances électives et semi-électives. On peut évoquer comme preuve l’installation des bureaux municipaux, à la suite des élections locales et départementales du 23 janvier dernier. Les obstacles à cette pleine participation à la vie publique des femmes sont, dit-on, variés et peuvent inclure des questions sociales et culturelles, l’accès aux ressources, ainsi que les barrières éducatives et économiques.

C’est dans ce sens que l’Association des juristes sénégalaises (AJS) a, en partenariat avec l’ambassade du Royaume-Uni, lancé hier le projet ‘’Politisons les femmes et les jeunes’’, afin de renforcer leur participation politique.

Evoquant les dernières élections législatives, l’expert électoral Ndiaga Sylla, qui a participé aux travaux, est revenu sur la nouvelle réforme qui consacre l’élection du maire au suffrage universel direct. Le spécialiste pense que les premières limites ont démarré à ce niveau. On devait, estime-t-il, exiger que les femmes dirigent les listes proportionnelles, si les hommes sont à la tête des listes majoritaires.

Dans la constitution des bureaux municipaux, l’expert électoral estime que la formation des grandes coalitions n’a pas milité en faveur des femmes.

En effet, indique M. Sylla, leurs chances sont réduites face aux hommes qui sont les leaders des partis politiques. Le spécialiste estime que, face à tous ces facteurs, il revient aux femmes de prendre leurs responsabilités pour exiger leurs droits au sein des appareils politiques.

Ndiaga Sylla regrette, d’ailleurs, que malgré les efforts consentis par la société civile, il y a eu moins de recours sur le non-respect de la parité par rapport aux élections précédentes.

Cependant, il explique que les femmes font face à beaucoup de contraintes sur le plan institutionnel comme organisationnel ou même financier. 

A travers le projet ‘’Politisons les femmes et les jeunes’’, l’Association des juristes sénégalaises (AJS) souhaite leur donner une ‘’bonne’’ formation politique, faire un éveil de leur conscience sur la nécessité de participer à la vie politique du pays.

Aux yeux de la présidente de l’AJS, l’implication des femmes reste encore insuffisante et pourrait être améliorée. ‘’Les femmes et les jeunes constituent 70 % de la population. Donc, leur participation devrait avoir plus d’impact dans la vie politique et sociale de notre pays. On ne se plaint pas, parce qu’on a eu des acquis qu’on devrait consolider et pérenniser dans notre pays. Il faut que les jeunes et les femmes s’impliquent davantage’’, souligne Haby Diallo.

Des irrégularités, dit-elle, ont été encore notées aux dernières élections. Mais la présidente de l’AJS reste optimiste par rapport au combat pour le respect de la parité dans les bureaux municipaux. ‘’Des recours ont été déposés et on attend toujours que les instances judiciaires se prononcent. Nous nous attendons à ce que les instances municipales, départementales et régionales respectent les décisions de justice qui vont sortir de ces recours’’.

Madame Haby Diallo prône, néanmoins, la sensibilisation et le plaidoyer pour davantage faire comprendre cette loi. ‘’Nous venons de quitter les municipales, nous nous projetons vers les Législatives et espérons que, d’ici-là, toutes les parties prenantes prendront la pleine conscience de la nécessité de respecter la loi sur la parité’’. 

HABIBATOU TRAORE 

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