La Dipa va être dématérialisée
Depuis quelques jours, une vive polémique portant sur le sucre occupe l’actualité nationale. Des déclarations d’importation de produit alimentaire (Dipa) seraient en cause. Pour mettre fin à cette situation récurrente, le ministère a décidé de rendre effective la dématérialisation de la Dipa. L’annonce a été faite à travers une note transmise à ‘’EnQuête’’.
‘’Le ministère réitère sa disponibilité au dialogue et à la concertation avec tous les acteurs de la filière, afin d’atteindre l’autosuffisance dans les meilleurs délais. Il a même proposé la tenue des assises sur le sucre, dans les prochaines semaines’’, renseigne la même source.
Au-delà de cet appel au dialogue, le document informe que le lundi 26 octobre 2020, une rencontre a eu lieu entre la ministre chargée du Commerce et le directeur des Ressources humaines de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) et le conseiller spécial du directeur général, Louis Lamotte. ‘’Au cours de cette rencontre, les difficultés auxquelles la compagnie est confrontée ont été largement évoquées.
A cette occasion, la ministre a rappelé que le quota de 60 000 t ne peut, à lui seul, expliquer une suroffre de sucre sur le marché. La ministre a alors instruit le directeur du Commerce intérieur de mener une enquête. Celle-ci a révélé une présence de sucre dans un entrepôt agréé par les douanes sénégalaises. Il ressort des documents fournis par le détenteur, qu’une partie de ce sucre est destinée au marché sous-régional et l’autre partie au marché national sur la base de Dipa régulièrement délivrées’’, lit-on dans le document.
Toutefois, le ministère soutient que, sur instruction du président de la République, cette enquête suit son cours.
Concernant la quantité de sucre cristallisé, la tutelle fait savoir que, de janvier à octobre 2020, un volume global de 173 000 t ont été importées. ‘’Ce volume est réparti comme suit : 107 000 t aux industriels comme intrant. Ces quantités destinées aux industries font l’objet de Dipa sur la base d’attestations délivrées par la Direction du redéploiement industriel (ministère en charge de l’Industrie). Et 66 000 t mises à la consommation directe réparties entre les importateurs, dont la CSS’’, précise la note.
La tutelle indique aussi que pour l’année 2020, le gap sur le sucre a été estimé à 40 000 t par la CSS, par lettre qu’elle a adressée à ses services le 27 mai dernier. ‘’Dans ce même courrier, la CSS nous indique qu’à la date du 31 mai 2020, veille de la fin de sa campagne de production, elle disposerait d’un stock de 43 000 t qui permettrait, sur la base des volumes de vente, de couvrir les besoins du marché pour deux mois (juin et juillet 2020). Si 43 000 t devraient couvrir deux mois de consommation, alors comment expliquer que 40 000 t soient suffisantes pour combler un besoin de trois mois ? Nous rappelons que 2020 est une année difficile’’, poursuit la note du ministère du Commerce.
En raison de la pandémie, notre source signale que certains pays voisins ayant fermé leurs frontières, les populations se sont exclusivement approvisionnées sur la production nationale. ‘’Le ministère du Commerce, chargé de veiller à l’approvisionnement correct du marché et tenant compte des prévisions de consommation mensuelle de sucre estimées à 18 000 t par mois, a décidé de retenir un quota de 60 000 t’’, lit-on dans la note.