Publié le 10 Jul 2024 - 20:16
POUR ÉVITER LES TRANSITIONS ANTIDÉMOCRATIQUES EN AFRIQUE

Wanep implique les jeunes dans la réflexion

 

Les États africains sont souvent victimes de transitions politiques antidémocratiques qui sont généralement accompagnées par les jeunes. Pour juguler ce phénomène, le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (Wanep) a impliqué les jeunes dans la réflexion en vue de trouver les solutions idoines. C’est dans ce cadre que le Wanep, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a organisé un forum sur l’approfondissement de la démocratie, la bonne gouvernance et les transitions politiques inclusives en Afrique de l’Ouest et du Centre.

 

Le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (Wanep) a l’ambition de trouver des solutions durables pour permettre aux États africains d'assurer des transitions démocratiques et républicaines. C’est dans ce sens que le directeur exécutif du réseau explique qu’ils ont ‘’organisé cet atelier pour que les citoyens africains eux-mêmes puissent s’approprier ce phénomène de transition, car ils sont les acteurs clés. Nous voyons que les transitions sont souvent l’affaire des acteurs politiques et les citoyens sont en marge. Mais ce que nous voulons à travers cette facilité que nous avons mise en place, c’est que les citoyens eux-mêmes puissent définir les contours de cette transition. Donc, ils doivent définir la bonne gouvernance, la démocratie et ainsi tenir les dirigeants politiques responsables et redevables de leurs actes. Et cette facilité que nous proposons aux peuples africains sera inclusive avec la participation des jeunes, des femmes et de toutes les couches sociales’’.

Dans le même sens, poursuit Chukwuemeka B. Eze qui s’exprimait dans le contexte d’un Forum sur la bonne gouvernance et les transitions politiques à Saly Portudal, ‘’il s’agit d’un dialogue de la société civile de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour voir comment participer davantage au processus de transition démocratique dans ce que nous sommes en train de vivre sur cette partie du continent’’.

À l’en croire, ils veulent amener les citoyens et principalement les jeunes à ‘’être les gardiens de la démocratie, surveiller le processus démocratique, mais aussi de voir comment la société civile peut travailler avec l’Union africaine et le système des Nations Unies pour pouvoir organiser ces transitions et renforcer la démocratie sur le continent’’.

Pour sa part, Simone Mbodé Diouf, jeune ambassadrice pour la paix de l’Union africaine, a précisé : ‘’Dans notre région, nous avons une tendance de changements anticonstitutionnels de gouvernements qui affecte les populations, affecte la montée en puissance des régimes militaires et malheureusement les jeunes sont les principaux supporters. Et cet engagement de la jeunesse aux côtés des putschistes s’explique par une perte de foi en la démocratie qui n’a pas tenu ses promesses à l’égard des jeunes.’’

Pour elle, ‘’ce qui est prioritaire pour nous jeunes, c’est d’avoir des opportunités économiques, un accès à l’éducation et à la formation, mais aussi à l’emploi. Donc, il est important que cette confiance envers nos institutions soit matérialisée par le respect de nos droits politiques et économiques. Et souvent, la démocratie ne tient pas ses promesses. C’est pour cette raison que les jeunes tournent le dos aux systèmes politiques pour se ranger du côté des régimes militaires’’.

D’ailleurs, reconnaît la jeune ambassadrice, ‘’la société civile est un pont entre l’État et la société en général. Et en temps normal, la société civile joue un rôle de choix dans la promotion des Droits de l’homme, de l’égalité homme-femme et de l’engagement citoyen et communautaire. Donc, il travaille déjà à faire face aux défis dont la société civile est confrontée’’, a-t-elle indiqué.

‘’Ces défis portent sur le renforcement de capacités et le financement. Aujourd’hui, beaucoup de gouvernements parlent de la politisation de la société civile et cela entraîne un manque de confiance entre l’État et la société civile, qui conduit à la réduction du financement. C’est ce qui fait que la société civile est un peu mise à l’écart par rapport aux gouvernants et cela pose problème. Alors, il est impératif que nous travaillions à rebâtir cette relation de confiance et à penser davantage à l’implication des jeunes et des femmes dans les instances de prise de décision à l’échelle régionale’’.      

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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