Macky Sall défend l'âge de la retraite à 60 ans pour tous
La première conférence sociale a démarré, hier, à Dakar. Une occasion saisie par le chef de l’État pour annoncer la généralisation de l'âge de la retraite à 60 ans. Macky Sall a aussi révélé la création prochaine d'un Haut Conseil du dialogue social, avant de préconiser le pointage des travailleurs pour lutter contre l'absentéisme.
Le président de la République Macky Sall a aligné le privé sur le public en réglant le problème de la ''discrimination'' sur l'âge de la retraite. Répondant hier aux interpellations des travailleurs, à l’ouverture de la première Conférence sociale, il a dit soutenir la généralisation de la retraite à 60 ans.
''Je soutiens totalement la généralisation de la retraite à 60 ans. Les patrons doivent savoir que l’espérance de vie, le bien-être familial ont entraîné un bien-être collectif qui fait que 60 ans, en 2014, ce n'est pas 60 ans, il y a de cela 20 ans'', a dit Macky Sall.
Selon le chef de l’État, il s'agit également de moderniser les outils de travail. ''Je ne fais pas de parti pris, mais il faut qu'on avance sur certaines questions'', a-t-il précisé. Pour lui, à 55 ans, le travailleur, quel que soit le métier qu'il fait, doit évoluer au sommet de sa hiérarchie pour devenir conseiller ou encadreur et non exercer un travail pénible.
En 2005, rappelle-t-il, il y avait un accord sur l'âge de la retraite des travailleurs à 60 ans. '' Il faut essayer de faire avancer les accords et de poursuivre les négociations sur les autres secteurs où il y a des divergences'', a souligné le Président Macky Sall.
Se prononçant sur l’épineuse question de la protection sociale des retraités, il a appelé les travailleurs à augmenter leurs cotisations. Car, dira-t-il, ''on ne peut pas cotiser un minimum et vouloir à la retraite avoir une protection sociale. Ce n'est pas possible. Il faut augmenter vos cotisations pendant que vous êtes encore actifs, à défaut de prendre une assurance complémentaire''.
Création d'un Haut Conseil du dialogue social
Par ailleurs, le chef de l’État a annoncé la création prochaine d'un Haut Conseil du dialogue social pour renforcer l’émergence économique. Selon lui, il faut concilier à la fois les demandes démocratiques des travailleurs, les exigences de productivité des entreprises et le rôle de régulateur de l’État.
''C'est dans cet esprit que j'ai décidé de renforcer le cadre institutionnel du dialogue par la création prochaine d'un Haut Conseil du dialogue social. Il nous faut mettre en place des mécanismes de suivi des accords, et surtout nous engager résolument dans la perspective de résoudre définitivement les conflits récurrents'', a annoncé le président de la République.
Sur ce plan, il a demandé au ministre de la Fonction publique, Mansour Sy, d'impulser l’implantation d'un comité de dialogue social dans les entreprises pour favoriser la concertation.
Il a aussi appelé les différents collectifs et les partenaires sociaux à donner un souffle nouveau aux négociations afin d'activer la convention collective nationale interprofessionnelle qui date de 1952. Ce qui permettra à ses yeux d'aboutir à des conventions collectives dans des secteurs tels que le gardiennage, le nettoiement, la presse et le transport.
Prévue sur deux jours, la conférence devrait déboucher sur la signature d’un pacte social entre les partenaires sociaux.
Le pointage des travailleurs comme solution à l’absentéisme Pour le président de la République, la relance de l'entreprise doit être assurée pour améliorer le climat social, la productivité au travail et la compétitivité des entreprises. Mais cela ne peut se faire sans une bonne organisation. Pour lutter contre l’absentéisme dans les lieux de travail, le Président a proposé au ministre de la Fonction publique, aux partenaires, entre autres, de mettre des compteurs dans les ministères et les administrations. ''Il faut que les gens soient pointés. On ne peut pas prendre deux à trois jours fériés, ne pas travailler et être payé en retour. Ce n'est pas normal. On doit déflaquer ces jours sur les congés des absentéistes. Il faut que le pays se mette au travail. Ce n'est pas soutenable pour un pays qui se veut émergent. Il faut mettre un terme à cette situation'', a dit M. Sall. |
Viviane DIATTA