Publié le 10 Mar 2014 - 20:37
PRISE EN CHARGE DES DROITS DE LA FEMME EN MILIEU CARCÉRAL

Il faut un médecin au Camp Pénal

 

''On s’est rendu compte que parmi les pathologies courantes rencontrées dans la population carcérale, il y a la gale et d'autres maladies dues à la promiscuité. Globalement, il y a eu des cas d'infections respiratoires, des pathologies gynécologiques, des cicatrices'', a déclaré la présidente de l’association des femmes médecins du Sénégal Ami Ndao Fall, samedi à l'issue d'une visite à la maison d'arrêt de liberté 6. elle a relevé ''qu'il n'y a pas de médecin dans ce lieu de privation de liberté''. 

En effet, pour marquer la Journée mondiale de la femme,  l'association des juristes sénégalaises (AJS), l'observatoire national des lieux de privation de liberté (ONLPL) et l'association des femmes médecins en partenariat avec le haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) ont offert aux détenues des consultations juridiques et médicales. 

Ainsi, le docteur Fall et ses collègues se sont engagés à faire le suivi des patientes et un feed-back au ministère de la Santé. Elle a fait ce plaidoyer : ''Il faut qu'on ait au moins un médecin qui va faire des vacations pour pouvoir prendre en charge la santé de ces femmes. Il y a du personnel médical (infirmiers et sages-femmes), mais il n'y a pas de médecin. Quand elles ont des problèmes, elles se rabattent sur le Samu social ou les hôpitaux. Donc, c’est absolument important, d’autant que la directrice nous en a fait la demande''.

L'Etat doit respecter les conventions signées et ratifiées 

De son côté, la présidente de l'AJS, Fatou Kiné Camara a fait un plaidoyer pour l’avortement médicalisé, en demandant à l’État de respecter les conventions signées et ratifiées à Maputo pour promouvoir les droits des femmes. Elle a révélé que les causes principales de détention parmi les 110 détenues de Liberté 6 sont l’infanticide, le défaut de production de carnet sanitaire ou de fiche d’inscription à l’administration.

''On a aussi trouvé dans cette prison 5 femmes qui avaient des bébés de 3 et 15 mois. Or, la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant interdit que l’on mette des femmes dans cette situation en prison, parce que c’est comme si on mettait aussi les enfants en prison. Ces bébés sont innocents. Donc les femmes qui allaitent et celles qui sont enceintes, on doit leur trouver des peines alternatives à la peine de prison'', a indiqué Fatou Kiné Camara.

Viviane DIATTA

 

 

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