Le laboratoire de bactériologie-virologie du centre hospitalier universitaire Aristide Le Dantec, s’est doté d’une nouvelle plate-forme COBAS. D’un montant de 120 millions de F CFA, cet appareil permettra de résoudre les difficultés liées à la charge virale des hépatites B et C.

Le Sénégal veut parvenir à une génération zéro hépatite et réduire plus de 50 000 décès pour cause de cette infection, à l’horizon 2030. Cela commence d’abord par le relèvement des plateaux techniques des différents hôpitaux du pays. Hier, le laboratoire de l’hôpital Aristide Le Dantec a bénéficié du soutien du laboratoire Roche, par l’octroi d’un appareil. Selon le Dr Souleymane Soumaré du laboratoire Roche, l’objectif global de l’achat et de la mise à la disposition des patients d’un tel outil est tout simplement une manière de régler la question de la charge virale.

‘’La plate-forme COBAS est un automate de large gamme de matériel qui permet, à partir d’un tube de sang, de mesurer la charge virale des hépatites B et C. Elle va permettre aux cliniciens et aux spécialistes de la prise en charge des hépatites de pouvoir combler un maillon faible dans cette prise en charge, qui est la charge virale. Cette charge virale est indispensable pour la mise sous traitement des personnes atteintes d’hépatites’’, a-t-il expliqué au terme de la cérémonie   de      lancement. 

Toutefois, le représentant des laboratoires Roche au Sénégal et dans quelques pays de la sous-région estime que cet appareil va permettre de pouvoir déterminer et quantifier en même temps le taux du virus de l’hépatite B ou C présent dans le sang. Une fois le taux déterminé, précise-t-il, le malade peut être mis sous traitement. ‘’Avant, la prise en charge des hépatites étaient assurée par les structures privées. Elles prenaient pour la plupart les échantillons et les envoyaient dans les laboratoires européens. Maintenant, avec la plate-forme COBAS, on peut tout faire au Sénégal, parce que nous disposons désormais des mêmes technologies et de toutes les compétences requises’’, a soutenu d’emblée le Dr Soumaré. D’après lui, les malades pouvaient rester des semaines, des mois à atteindre leurs résultats. Avec ce nouvel appareil, soutient-il, les patients peuvent les avoir le même jour et à      moindre coût. 

Un coût accessible 
L’acquisition de ce matériel permettra désormais aux personnes atteintes d’hépatites de payer 15 000 F Cfa pour la charge virale. Ces derniers payaient entre 35 et 55 000 F Cfa dans le temps, pour seulement la charge virale. Selon le Dr Souleymane Soumaré, cette nouvelle technologie qui vient d’être lancée à l’hôpital Le Dantec va permettre à tout patient de se faire soigner. ‘’Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est que ce test puisse coûter 10 000 F ou 5000 F Cfa. C’est la finalité que nous recherchons. Je crois qu’on pourra y arriver avec l’effort et le soutien de tous. Nous en appelons l’Etat à subventionner le traitement des hépatites comme il l’a fait avec le VIH/SIDA et la dialyse’’, a plaidé le patron du laboratoire Roche. Outre l’hôpital Principal de Dakar, de la Paix de Ziguinchor, de Saint-Louis..., M. Soumaré révèle que le laboratoire Roche entend décentraliser ce même dispositif dans les autres hôpitaux du Sénégal afin que tout le monde puisse en bénéficier. 

Le chef de service du laboratoire de bactériologie-virologie de l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye a indiqué, pour sa part, que l’hépatite B (VHB) pose un ‘’réel problème de santé publique’’. De l’avis du Pr Ndèye Coumba Touré Kane, le Sénégal est dans la Zone d’endémicité du VHB avec un taux de prévalence de 10%. Elle préconise tout de même un diagnostic et une prise en charge ‘’précoce’’ afin de réduire ce taux de prévalence qui ne cesse d’augmenter. Pour ce faire, dit-elle, il faut une meilleure promotion du dépistage de l’infection   à hépatite B   ou C. 

La direction de l’hôpital Aristide Le Dantec a, quant à elle, apprécié l’initiative et a promis d’œuvrer pour le renforcement du plateau technique de ses laboratoires pour mieux satisfaire la demande des usagers.

GAUSTIN DIATTA