Moustapha Diakhaté plaide la cause de Rebeuss
Relaxé de prison, il y a quelques jours, l'ancien député Moustapha Diakhaté ne perd pas de temps et invite les journalistes à une conférence de presse ce mardi. L'ex-président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar entend désormais être l'avocat de conditions plus humanistes à la prison de Rebeuss.
Pour Moustapha Diakhaté, on peut dire que son séjour carcéral a été un “mal nécessaire”. En effet, l'homme politique sort de son incarcération avec des idées claires. Il se veut désormais un fervent défenseur des droits des prisonniers de Rebeuss. L'ancien député dénonce les conditions de détention inhumaines qu'il a lui-même constatées durant sa détention.
“J'aimerais remercier le procureur et le juge qui étaient en charge de mon dossier d'avoir permis mon incarcération. Ce passage à Rebeuss m'ouvre davantage les yeux sur les conditions d'existence des détenus ainsi que sur tous les sacrifices consentis par l'Administration pénitentiaire,” argue l'opposant.
Dans le but de soulager ses anciens “amis” codétenus, M. Diakhaté a évoqué certains leviers sur lesquels on pourrait s'appuyer. “Ce lieu de privation de libertés, qui ne devait contenir que 800 prisonniers, en dénombre plus de 3 000, au moment où je parle. C'est dire les conditions dans lesquelles nos compatriotes purgent leur peine. Nous devons agir en commençant par atténuer les longues détentions teintées parfois d'arbitraire. Sans oublier que nos magistrats devraient apprendre à diligenter les dossiers des mis en cause. Le moins que l'on puisse dire, et ce qui ressort de mon passage là-bas, c'est que la République viole la dignité humaine à Rebeuss”.
Lors de son face-à-face, M. Diakhaté a magnifié le dévouement à la tâche de l'Administration pénitentiaire. “C'est le moment aussi de rendre un brillant hommage à l'Administration pénitentiaire tout entière. Nonobstant la précarité de leurs conditions de travail, ils parviennent à tenir cette maison d'arrêt de Rebeuss. Le professionnalisme et l'humanisme du personnel doivent être salués. Autrement, cela aurait été insoutenable pour les détenus”.
MAMADOU DIOP