Quelle crédibilité pour la commission de suivi ?
Maintenant que la commission de suivi du processus électoral a été mise sur pied, sans l’opposition, se pose la question de sa pertinence et de son utilité dans la préparation des joutes électorales à venir.
La commission de suivi du processus électoral a été installée ce lundi sans consensus entre les acteurs concernés. Le pôle des opposants et celui des non-alignés ont dénoncé la participation des indépendants à ces conclaves. Ce faisant, ils ont boycotté la rencontre, causant l’ire de la majorité qui parle de sabotage et appelle les uns et les autres à la raison. Cette étape dépassée, il est maintenant question de la pertinence de cette structure censée superviser le processus. Le représentant des non-alignés pense que cette commission est loin d’être crédible.
‘’Abdoulaye Daouda Diallo a violé le consensus autour duquel nous avons travaillé sur le processus électoral jusqu’à aujourd’hui’’, dénonce Déthié Faye. Avant de poursuivre : ‘’Nous, en tant que pôle des non-alignés, notre ligne de conduite a été de nous départir de toute politique politicienne, de toute approche qui serait de nature à ignorer les intérêts du peuple sénégalais au profil d’intérêts de groupe ou de parti’’. Le représentant du pouvoir, pour sa part, estime que le comité de suivi n’est pas obligatoire. Car, elle n’est pas une instance régulière comme la Cena ou la Cour d’appel, qui sont des organes dont l’existence est nécessaire à l’évolution ou la mise en œuvre du processus électoral. En outre, Benoît Sambou renseigne que la présence des différents pôles est également facultative. ‘’La présence n’est pas obligatoire. L’existence ou pas de la commission ne peut pas remettre en question la fiabilité du processus électoral ou sa bonne marche’’, déclare le ministre conseiller.
Sur un autre registre, le pôle des non-alignés pense que cet acte posé par le ministre de l’Intérieur met à nu son incapacité à gérer le processus électoral. ‘’Ce quatrième pôle est un compartiment du ministère de l’Intérieur. Abdoulaye Daouda Diallo l’a mis sur pied pour avoir un instrument qui lui permet d’agir et de contrecarrer les actions du comité de suivi’’, pense savoir Déthié Faye. Interpellé sur cette préoccupation des non-alignés, le représentant de la majorité recadre : ‘’J’ai découvert en même temps que tout le monde les acteurs présents dans la salle. C’est une prérogative du ministre de l’Intérieur’’. Benoît Sambou soutient qu’Abdoulaye Daouda Diallo est le seul habilité à inviter des acteurs qui sont regroupés au sein de différentes instances. ‘’Il n’y a pas de critères objectifs pour déterminer les mandataires qui doivent représenter les pôles ; et le ministre n’a pas à les consulter pour le faire’’, estime M. Sambou.
HABIBATOU TRAORE