Publié le 8 Sep 2021 - 16:56
PROFESSEUR MOUSSA SEYDI

‘’Cette pandémie est devenue véritablement celle des personnes non-vaccinées’’

 

La vaccination est aujourd’hui l’un des meilleurs moyens de lutte contre le coronavirus. Le professeur Moussa Seydi a soutenu, hier, que les personnes vaccinées font moins de cas sévères que celles qui sont non-vaccinées. Il assimile les anti-vaccins à des criminels.

 

La campagne de vaccination est loin de finir, surtout avec les nombreux cas graves. Hier, après la réunion du Comité national de gestion des épidémies, (CNGE) le chef du Service des maladies infectieuses a livré les données, dans le cadre de la vaccination au Sénégal. Des données de la vie réelle en dehors des études cliniques rigoureusement contrôlées.

Selon le professeur Moussa Seydi, au niveau du Service des maladies infectieuses de Fann, de mars à août 2021, 321 patients ont été admis au niveau du CTE. Parmi ces patients, soutient-il, 299, soit 93 %, n’étaient pas vaccinés ; 22, environ 7 %, étaient vaccinés. ‘’Mieux, nous avons noté trois cas sévères sur les personnes vaccinées, sur 89 cas sévères chez les patients non-vaccinés’’, a-t-il indiqué.

A l’hôpital Principal de Dakar, sur les 231patients admis durant la même période, 230, soit environ 90 %, n’étaient pas vaccinés. Seuls 10 % l’étaient, soit 27 patients. Ces données, explique l’infectiologue, sont importantes, quand on considère que la couverture vaccinale au niveau de Dakar, selon les données du ministère de la Santé et de l’Action sociale, est de 25 %. ‘’Ces chiffres nous confortent dans l’idée que la vaccination, non seulement est efficace, mais que cette pandémie est devenue véritablement celle des personnes non-vaccinées. Les chercheurs qui m’écoutent ainsi que les épidémiologistes sauront pourquoi c’est important de tenir en considération la couverture vaccinale pour juger de la valeur des chiffres que je suis en train de vous donner’’, a précisé le Pr. Seydi. 

Au Samu national, informe le spécialiste, sur 1 231 cas sévères, la structure a constaté que 98,7 % des patients n’étaient pas vaccinés. C’est-à-dire 1 215 patients et que 1,3 % des patients l’était.  C’est-à-dire 16 patients. Toujours selon les données du Samu national rapportées par le professeur Moussa Seydi, aucun décès n’a été noté chez les patients vaccinés, aussi bien à Touba qu’à Mbacké. 

‘’C’est donc l’occasion, pour moi, de féliciter et de remercier nos collègues de Touba et de Mbacké. C’est vrai que l'ensemble des chiffres que nous avons sont des chiffres préliminaires, mais des chiffres qui ont leur importance, notamment celles du Samu national. Parce que si on se base uniquement sur les CTE, on peut penser que la prise en charge est adaptée, que les médecins sont mieux outillés à Dakar. Mais les chiffres du Samu national concernent tout le Sénégal et la couverture vaccinale est au environ de 10 %, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale’’, souligne le Pr. Seydi.

A son avis, il n’est pas dit que le traitement curatif n’est pas important, puisqu’il a permis de sauver des centaines de vies humaines au Sénégal. Mais, précise-t-il, ‘’nous ne reviendrons pas à une vie normale sans la vaccination qui doit être au centre des mesures préventives. Je ne vais pas insister sur l’appel à la vaccination, parce que les populations l’ont entendu. Je pense même que la demande commence à devenir supérieure à l’offre. Je vais juste remercier les populations et les inciter à continuer sur cette lancée. Les actifs qui essaient de convaincre les autres de la dangerosité de se vacciner sont, pour moi, des criminels’’, s'est-il irrité.

De l’avis de l’infectiologue, dans le monde actuel, avec la liberté d’expression, il faut évidemment consommer toutes les informations sans nous consumer. ‘’La vaccination est efficace ; elle est bien tolérée et sans cette vaccination, nous ne pourrons pas nous en sortir’’.

VIVIANE DIATTA

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