La société civile plaide pour un renforcement de la législation
Les acteurs de la société civile d'Afrique francophone ont plaidé hier pour un renforcement de la législation afin de mieux protéger les données personnelles.
''Nul ne sera l'objet d'immixtion arbitraire dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteinte à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes''. Telle est la mission du séminaire international à l'intention des acteurs de la société civile d'Afrique francophone organisé à Dakar les 10 et 11 octobre 2013. Selon le Président de JONCTION, Ababacar Diop, malgré les efforts déployés pour encadrer juridiquement les données personnelles, il reste beaucoup à faire. ''Il en restera toujours d'ailleurs'', estime-t-il. C'est pourquoi, ces acteurs de la société civile plaident pour le renforcement de la législation sur la protection des données personnelles. Ababacar Diop s'insurge contre les zones d'ombre qui entourent la réglementation et la régulation d'une technologie comme la biométrie, alors que notre pays utilise depuis fort longtemps cette technologie. ''Ce manquement, selon ses dires, favorise la violation de nos droits et libertés en matière de données personnelles''. Alors que ''la commission de protection des données personnelles qui, depuis sa mise en place, reste encore inconnue des citoyens par manque de moyen, est censée protéger leurs données personnelles''.
Ababacar Diop plaide pour un renforcement, tant au plan institutionnel que financier, pour la rendre opérationnelle. D'autant que le Sénégal s'est doté d'une législation de protection des données personnelles, à travers la loi n°2008-12 du 25 janvier 2008 sur la protection des données à caractère personnel. Cette loi, rappelle-t-il, a pour objet de ''mettre en place un dispositif permettant de lutter contre les atteintes à la vie privée susceptibles d’être engendrées par la collecte, le traitement, la transmission, le stockage et l'usage des données à caractère personnel''.
Pour sa part, le président de la Commission de protection de données personnelles Mouhamadou Lo estime que le Sénégal est confronté à des pratiques qui violent la législation dans ce domaine. "Depuis 2008, souligne-t-il, le Sénégal a plusieurs lois. Nous avons une loi sur la cybercriminalité et il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait une décision en la matière. Cela veut dire que cette loi est appliquée. Une loi sur les données personnelles est en train d’être mise en œuvre, avec l’installation d’une commission."
Sous le thème ''Droits à la vie privée et protection des données personnelles'', ce séminaire entre dans la cadre du respect de la vie privée. Donc, un certain nombre de pays d'Afrique francophone se sont engagés dans l'encadrement juridique et institutionnel de la collecte et du traitement des données personnelles, définies comme étant ''les informations qui permettent d'identifier directement ou indirectement une personne physique''.