Publié le 29 Mar 2018 - 21:17
QUESTIONS AU PREMIER MINISTRE

L’opposition boude le face-à-face

 

En conférence de presse hier, des députés membres de l’opposition ont annoncé qu’ils vont boycotter la rencontre d’aujourd’hui, entre le Premier ministre et l’Assemblée nationale. Le groupe parlementaire Liberté et Démocratie et ses alliés refusent d’être des ‘’faire-valoir’’.

 

Le groupe parlementaire Liberté et Démocratie, en compagnie de certains non-alignés, comptent mener la lutte contre le gouvernement sur tous les fronts. Par divers moyens, les partisans et alliés d’Abdoulaye Wade promettent de se battre contre le régime en place. Aujourd’hui, il ne faut pas compter sur eux pour faire face au Premier ministre qui doit répondre aux questions des députés. Pour cause, sur les 122 minutes que doit durer la séance, les opposants au régime n’ont que 12 minutes de temps de parole.

Ce qui pousse Me Madické Niang hors de ses gonds. Il peste : ‘’Nous ne pouvons pas être des faire-valoir. Dans ces conditions, il est impossible de faire correctement notre travail. Ce régime ne fait que malmener son opposition.’’

Mais, au-delà du temps de parole, la minorité parlementaire dénonce le non-respect de la Constitution et du règlement intérieur de l’hémicycle. En effet, estiment les députés de l’opposition, le Premier ministre, qui devait faire face aux parlementaires tous les mois, n’a pas respecté cette obligation légale. ‘’C’est la première fois en sept mois’’, constate le député libéral pour s’en désoler. Il fustige également la procédure judiciaire contre Khalifa Sall et le musellement des pouvoirs Législatif et Judiciaire. ‘’La démission du magistrat Ibrahima Hamidou Dème en est la plus parfaite illustration. Jamais les institutions de ce pays n’ont été aussi malmenées. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai décidé de ne plus plaider. Je préfère rester un avocat de cabinet, dans ces conditions’’, a-t-il ajouté.

Mais la goutte d’eau qui fait déborder le vase de l’opposition, c’est certainement la question du parrainage. Hier encore, ce projet de loi était au cœur des débats. Pour le député du parti Rewmi, Déthié Fall, le président Macky Sall, après avoir éliminé certains de ses adversaires par l’instrument judiciaire, veut empêcher d’autres candidatures par d’autres moyens. Ce qui lui fait dire qu’il est temps ‘’d’intensifier le combat pour la préservation des acquis démocratiques’’. Quant à Mamadou Diop ‘’Decroix’’, il affirme : ‘’Nous irons jusqu’au bout de ce combat. Si Macky Sall est prêt à tout, à nous massacrer pour se maintenir au pouvoir, nous aussi sommes prêts à tout, à nous faire massacrer pour préserver la démocratie dans notre pays.’’

Les députés sont aussi revenus sur certaines questions de l’actualité pour déplorer, disent-ils, l’incapacité du gouvernement à prendre en charge les préoccupations des Sénégalais. ‘’Nous profitons de cette tribune pour attirer également l’attention des Sénégalais et de la communauté internationale sur le danger qui guette le Sénégal dans sa stabilité, du fait de la volonté du régime de changer unilatéralement les règles du jeu électoral, à quelques mois de la présidentielle, par l’introduction du parrainage, dans un souci de barrer la route à des candidats’’, met en garde Madické Niang.

Mor Amar

Section: