Macky prend date devant ses pairs africains

Le 19ème sommet ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, qui a pris fin hier à Adis Abeba en Éthiopie, a été une occasion pour le président de la République Macky Sall de réitérer ses engagements de réduire la durée de son mandat et de rupture dans sa gouvernance.
Le président de la République, Macky Sall tient visiblement à respecter sa parole donnée sur la réduction de la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans. Après avoir clôt ce débat au Sénégal, il a abordé la question à l'occasion du 19ème sommet ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, qui s'est tenu du 13 au 15 juillet 2012 à Adis Abeba en Éthiopie. Devant ses pairs africains, Macky Sall dont sa première participation à ce sommet lui conférait le droit de s’adresser à l’assemblée générale des chefs d'États au même titre que ses homologues du Lesotho et d’Égypte, a redit sa volonté de réduire son mandat présidentiel.
Bien qu’étant élu pour un mandat de sept ans à l'issue du second tour de l'élection présidentielle du 25 mars 2012, le tombeur d'Abdoulaye Wade a décidé d’engager les réformes constitutionnelles nécessaires, avec application immédiate, pour instaurer un quinquennat renouvelable une seule fois. Un engagement du chef de l'État sénégalais qui sonne comme une leçon servie à ses homologues africains dont certains totalisent plus de deux décennies de pouvoir.
Expliquant son parti pris par une volonté de se conformer aux standards internationaux, le président Sall a soutenu, par ailleurs, ''c’est pour le même idéal qu'il a souhaité instaurer une gouvernance sobre mais efficace et transparente''.
Le procès d'Hissène Habré en vue
De même, Macky Sall a réaffirmé sa volonté de faire tenir le procès de Hissène Habré au Sénégal, conformément au mandat confié au pays par l’Union africaine. Un procès à propos duquel le régime d'Abdoulaye Wade avait toujours tergiversé malgré la pression internationale qui s'exerçait sur lui. Mais, optant pour la rupture, M. Sall a pris sur lui l'engagement de faire bouger les choses en prenant toutes les dispositions nécessaires pour que l'ex-président tchadien, poursuivi pour crime contre l'humanité, soit jugé dans de brefs délais.
Pour une représentation des collectivités locales à l'Ua
Pour sa première participation à un sommet de l'Ua, Macky Sall s'est fait accompagner d'une forte délégation d'élus locaux comprenant les maires Khalifa Sall (Dakar), Abdoulaye Baldé de (Ziguinchor), Cheikh Bamba Dièye (Saint-Louis), par ailleurs ministre en charge des Collectivités locales, ainsi que leur doyen Daby Diagne.
Il a profité de l'assemblée générale des chefs d'États africains pour annoncer qu’il va prochainement soumettre à l’Ua une initiative visant une représentation appropriée des Collectivités locales au sein de l’organisation continentale. Cela, a-t-il expliqué, ''en raison de l’importance accrue que revêt la gouvernance locale dans nos politiques de développement économique et social''. Dans la foulée, il a fait part de la tenue à Dakar, du 4 au 8 décembre 2012, de la 6e édition du Sommet Africités.
Auparavant, le président Sall a tenu, devant ses pairs africains, à rendre un vibrant hommage au peuple sénégalais qui, selon lui, s’est ''exceptionnellement mobilisé dans toutes ses composantes politiques et citoyennes, a massivement voté pour le changement, dans le calme et la sérénité, à l’issue de deux tours de scrutin âprement disputés, libres et transparents''. Il a par la suite rendu, ''au nom de la continuité de l'État'', hommage à ses prédécesseurs à la tête du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.
ASSANE MBAYE