Un appui budgétaire de 180 milliards F CFA conclu auprès de la BM
Une délégation conduite par le ministre des Finances et du Budget a pris part aux Réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, après avoir, auparavant, participé aux rencontres avec des investisseurs du Royaume-Uni, à Londres. Abdoulaye Daouda Diallo et ses accompagnateurs ne sont pas rentrés bredouille de leur séjour.
Au terme d’un périple aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, le ministre des Finances et du Budget a conclu un "appui budgétaire de 300 millions de dollars auprès de la Banque mondiale, soit environ 180 milliards de francs CFA" qui sera décaissé en une seule fois. Il s’agit du plus important montant mis à la disposition du Sénégal, dans toutes les séries d'appuis budgétaires. En plus de cette manne financière, le Sénégal aura également accès aux financements du nouveau Fonds de résilience et de durabilité de 100 milliards de dollars approuvé par le Conseil d'administration du Fonds monétaire international.
En effet, la délégation conduite par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, s'est rendue à Washington, pour les Réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, ensuite, à Londres pour échanger avec divers investisseurs publics et privés souscrivant aux projets inscrits dans le Plan Sénégal émergent (PSE). Selon le communiqué du ministère des Finances et du Budget qui sanctionne cette mission, les Réunions de printemps à Washington ont été l'occasion de rencontrer Axel van Trotsenburg, Directeur général des Opérations de la Banque mondiale, ainsi que les vice-présidents chargés de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, des Infrastructures et du Capital humain, le directeur général de la Miga et le vice-président de la Société financière internationale.
Les échanges, selon la note, ont porté sur les orientations stratégiques de l'utilisation du montant de 93 milliards de dollars mobilisé pour les investissements prévus dans les pays membres de la Banque mondiale, au cours du cycle Ida20 dont le lancement est prévu en juillet 2022 à Dakar. La délégation sénégalaise a poursuivi le plaidoyer déjà entamé par le président Macky Sall, dans le cadre des priorités retenues au cours de son mandat à la tête de l'Union africaine. Il s'agit de la transition énergétique juste et concertée, le renforcement de la sécurité alimentaire, la réalisation d'infrastructures de base et le soutien au développement économique dans les zones vulnérables aux risques sécuritaires.
S'agissant de l'impact de la crise en Europe, le ministre des Finances et du Budget a défendu, auprès de ses pairs du Caucus africain des gouverneurs auprès du FMI et de la BM, l'urgence, pour l'Afrique, de protéger sa cohésion sociale et sa stabilité, en entreprenant des réponses vigoureuses au triple choc de l'inflation sur les prix des denrées alimentaires, de la crise énergétique et du resserrement de la politique monétaire des banques centrales.
Investissements dans des secteurs-clés dont l'énergie, les infrastructures portuaires…
Plus récemment, le lundi 25 avril, la délégation a rencontré, à Londres, au Royaume-Uni, les investisseurs détenant des titres eurobonds de l'Etat du Sénégal dans les marchés des capitaux internationaux, notamment le directeur général des Finances de BP, société opérant des projets gaziers au Sénégal, Murray Auchincloss - Chief Financial Officer, le vice-président exécutif de BP chargé de la Production et des Opérations, Gordon Birrell, le CEO de Kosmos Energy, Andrew Inglis, ainsi que Nick O’Donohoe, Président-Directeur général de British International Investment (ex-CDC Group) dont les investissements au Sénégal portent sur le nouveau port de Ndayane, les centrales solaires de Kahone et de Kael et éolienne de Taïba Ndiaye.
Ces rencontres ont permis "de partager les progrès remarquables dans la mise en œuvre de la politique économique du Sénégal et de réitérer l'engagement du gouvernement à accompagner et à soutenir les investissements portés par des entités privées ou publiques du Royaume-Uni au Sénégal", renseigne le communiqué.
Le ministre des Finances et du Budget a saisi l'occasion de ces rencontres pour souligner l'importance des investissements dans des secteurs-clés dont l'énergie, les infrastructures portuaires, le transport terrestre et les chaînes de valeur agricoles pour renforcer la compétitivité et la résilience de l'économie nationale, "créant ainsi de la richesse pour améliorer les conditions de vie des populations".
Mamadou Diop stagiaire