Les directives de Diomaye à son gouvernement
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Le rapport de la Cour des comptes et la tension sociale, marquée par une série de grèves, ont été évoqués hier en Conseil des ministres. C'est dans ce sens que le président de la République a donné des directives au Premier ministre et à son gouvernement.
Le président de la République a évoqué, hier en Conseil des ministres, l’audit des finances publiques réalisé par la Cour des comptes. Il a demandé au gouvernement d’appliquer des mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité du système économique, budgétaire, financier et comptable. Plus précisément, Bassirou Diomaye Diakhar Faye demande au Premier ministre de lui proposer un chronogramme de mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport d’audit de la Cour des comptes et de le lui faire parvenir, dans les meilleurs délais.
Le chef de l’État lui réclame aussi un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques, en tenant compte des impératifs économiques et sociaux à court et moyen termes, dictés par le déploiement de la vision « Sénégal 2050 ». En effet, le président Faye souligne l’importance d’une bonne maîtrise des programmes budgétaires, des plans de financement et de trésorerie de l’État pour les trois prochaines années, ainsi que des dépenses fiscales et de la dette publique.
Sur ce dernier point, il demande au ministre des Finances et du Budget et au ministre chargé de l’Économie de proposer, sous la coordination du Premier ministre, une nouvelle réglementation sur les conditions et modalités d’émission des emprunts de l’État, ainsi qu’un nouveau cadre organisationnel de pilotage et de gestion de la dette publique.
Également, le Premier ministre devra veiller à la préparation rapide par le ministre des Finances et du Budget d’un projet de loi rectificative des finances, en perspective du débat d’orientation budgétaire.
Par ailleurs, le chef de l’État a indiqué au Premier ministre, au ministre des Finances et du Budget, et au ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, l’urgence d’asseoir l’intégrité de l’information financière en termes de fiabilité, d’exhaustivité, d’exactitude et de sincérité, d’accélérer la digitalisation et l’interopérabilité des systèmes d’informations économiques, financières et comptables de l’État, de renforcer la supervision du processus de cadrage macroéconomique, et d’améliorer la planification triennale consensuelle des investissements publics financés sur ressources externes et internes ainsi que des partenariats public-privé.
Première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux
Aux yeux du président Bassirou Diomaye Faye, la situation de vérité assumée est l’occasion d’engager une transformation objective et en profondeur des administrations économiques, financières et comptables de l’État et de leurs interrelations avec les partenaires et le système financier. Il en appelle à un véritable changement de paradigme dans la gouvernance administrative, économique, financière et comptable de l’État.
En réponse à ces directives et interpellations, le Premier ministre a souligné, lors de la rencontre hebdomadaire, qu’au-delà de l’amélioration de la gouvernance budgétaire et financière des deniers publics, le Gouvernement entend mettre en œuvre les mesures correctives requises à court terme, portant sur la rationalisation des dépenses publiques et la réduction du train de vie de l’État.
Ousmane Sonko annonce, ainsi, conformément aux orientations du Président de la République, la tenue de la première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux, le jeudi 27 février 2025, en vue d’assurer la mobilisation de l’ensemble des forces vives de la Nation dans l’œuvre de redressement économique et financier du pays. ‘’Cette rencontre, qui constituera le point de départ d’un dialogue inclusif, franc et patriotique, réunira autour du Gouvernement, les syndicats, les organisations d’employeurs et de la société civile, les Institutions de la République, les dirigeants d’entreprises, des organismes nationaux, des associations et des amicales’’, informe le communiqué.
Ébullition du climat social : le président demande d’engager des concertations
En outre, face à l'ébullition du climat social, avec la série de grèves en cours, le chef de l’État a demandé au Premier ministre d’engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation, les centrales syndicales, le secteur privé national et le patronat notamment, afin de partager avec précision les conséquences de la situation décrite et de trouver les consensus adaptés à la mise en œuvre soutenable du nouvel agenda de transformation de la gestion des finances publiques, dans la solidarité et la protection sociale des couches vulnérables.
Sur un autre registre, le président de la République a demandé au Gouvernement l’urgence de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la prévention et la lutte contre les inondations. Il a demandé au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’engager, au plus tôt, les opérations préhivernales et de définir les mesures urgentes en matière de prévention et de gestion des inondations, notamment au niveau des zones et sites identifiés comme sensibles.
Le chef de l’État a rappelé également à Dr Cheikh T. Dièye l’impératif de finaliser le projet de loi portant Code de l’eau, car il est nécessaire pour renforcer la préservation de nos ressources naturelles en eau et la transparence dans leur gouvernance inclusive.
Dans ce sens, le président Faye annonce la mise en place d’une autorité de régulation du secteur de l’eau. Il a informé le conseil qu’il procédera, le vendredi 21 février 2025 à Koungheul, au lancement du Projet de mobilisation des ressources en eau du bassin versant du Nianijia Bolong (Promoren).
CHEIKH THIAM