Publié le 29 Dec 2022 - 15:31
RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES

Yaw accuse Macky Sall

 

La coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) s'est prononcée sur le rapport de la Cour des Comptes et pointe du doigt Macky Sall. Elle menace de poursuivre, à l'avenir, les auteurs du scandale.

 

Les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) ont fait face à la presse, hier, pour aborder l’actualité sénégalaise. Les interventions ont tourné autour du rapport de la Cour des Comptes. Ainsi, ils ont donné leur position en tant que politiques sur la question. C'est avec beaucoup d’amertume que Cheikh Ahmed Tidiane Youm s'est prononcé sur ce qu’il appelle le rapport de la honte. N’ayant pas raté ses cibles, il a bien lynché les membres du gouvernement, notamment le chef de l’État.

‘’Mille milliards ont été mis sur la table pour lutter contre la mort. Certains ministres, sans vergogne, sans scrupule, se sont servis comme de vulgaires malfrats. Mais cela ne nous étonne pas de ce régime. Avec un président de la République qui avait juré, la main sur la Constitution, qu'il n'allait jamais nommer son frère par décret, quelques mois après, se dédit à nommer son frère. Et ce dernier a fait un massacre sur les contrats des ressources naturelles de ce pays’’, déclare M. Youm. Qui dénonce la promotion de la corruption et de l’injustice estimant que le régime de Macky Sall est rythmé par les scandales.

Selon M. Youm, le président ne devrait pas se limiter à demander à son Premier ministre d’examiner avec attention les recommandations de la Cour des Comptes. ‘’Au lieu de demander tout de suite l’autosaisine du procureur de la République, il essaie de gagner du temps comme à son habitude pour essayer de divertir. Ce rapport est la goutte d’eau de trop. Ce pays ne peut plus continuer à être dirigé de cette façon’’, indique-t-il.

Cheikh Ahmed Tidiane Youm de prévenir : ‘’Les auteurs du scandale seront poursuivis. Il ne s'agira pas de chasse aux sorcières, mais de faire appliquer le droit. Ils seront tous poursuivis, même si le président de la République bénéficie d'une immunité.’’ D’ailleurs, Yaw interpelle l’État du Japon, l’Italie, l’Agence française de développement, l’Union économique monétaire ouest-africaine, le Fonds monétaire international (FMI)… qui ont apporté leur participation au fonds Force-Covid-19.

Dans la même veine, Ousmane Sonko a attaqué le président Macky Sall qui est, à ses yeux, le garant de la mal gouvernance. ‘’Il est le promoteur et le protecteur de pratiques malsaines qui ont permis à certains de ses collaborateurs, ministres, notamment de détourner des milliards de fonds’’, soutient-il, précisant que malgré le chômage et l’incurie dans plusieurs secteurs, le peuple a serré la ceinture au début de la pandémie pour donner caution au gouvernement.

Khalifa Sall : ‘’C'est de la honte et c'est ce qui révolte’’

‘’Nous avons perdu beaucoup de valeurs sûres. Beaucoup de personnalités politiques, religieuses et culturelles ont perdu la vie durant la pandémie Covid-19. Pendant que certains pleuraient leurs morts, d'autres étaient dans des pratiques nébuleuses. C'est ce que le rapport a révélé ; il n'y a pas autre chose. Les choses ne sont se pas déroulées dans les règles de l’art. Nous qui avions l’occasion de rencontrer Macky Sall, au début de la pandémie, entre autres conseils, questions et mises en garde, lui avions demandé d'éviter ce qui s'est passé aujourd'hui’’, regrette Khalifa Sall.

‘’C'est dommage qu'on ait malheureusement raison sur ceux qui nous traitaient de sceptiques ou d’oiseaux de mauvais augure. L’élan unanime, l’effort surhumain que chacun de nous a consenti n'a servi de rien. C'est de la honte et c'est ce qui révolte. En tout cas, moi, je suis heurté par le fait que les autorités gouvernementales se mettent à dire : ’Non, le problème ne concerne que tant de francs’, asseyant de se justifier’’, ajoute-t-il. Khalifa Sall note que pour moins que ça, des gens croupissent en prison. ‘’Ils ont montré qu'ils ont atteint leur limite. Et n’ont plus aucune notion du bien. Personne n'oubliera cette mandature’’, estime le socialiste qui a hâte que 2024 arrive.

D’après Yaw, la manipulation ne se limite pas seulement à l'argent. D’autant que les informations que l'on fournissait aux populations par rapport au nombre de malades seraient fausses. L’objectif, disent-ils, était de faire des détournements. ‘’La gestion de Macky se résume à la corruption et à l’impunité. Ses responsabilités politique, institutionnelle et morale sont engagées. Parce que la Covid-19 est arrivée au Sénégal le 2 mars et le 19 mars, il a modifié le Code des marchés publics. C'était l’une des premières mesures, avant même l’état d'urgence. Comme s’il n’attendait que ça. Il n'a pas joué son rôle de contrôleur’’, fulmine-t-on.

Concert de casseroles pour boucher les oreilles

Pour sa part, Maïmouna Cissé est revenue sur le concert de casseroles qui sera organisé le 31 décembre. ‘’Je pense qu'aucun Sénégalais ne prépare l’arrivée d'une nouvelle année dans la joie et le bonheur, parce qu’on est tourmenté par les événements qui se produisent dans ce pays : détournements, question du troisième mandat, difficultés de la vie’’, estime-t-elle. D'après Mme Cissé, le concert de casseroles est un bon moyen de contestation.  ‘’Les gens pensent qu'on s'est levé un bon jour pour organiser le concert de casseroles. Nous avons un plan d'action. Et nous avons compris que les Sénégalais en ont marre d’entendre des mensonges. Le concert est un moment de boucher les oreilles. Pendant 11 ans, chaque fin d'année, on nous sert un discours mensonger. Et ce sera une sorte de référendum pour dire non à une troisième candidature’’, dit-elle.

Par ailleurs, Cheikh Ahmet Tidiane Youm a parlé de la situation de ses deux camarades qui sont sous mandat de dépôt, à savoir les députés Massata Samb et Mamadou Niang. ‘’Ils ont été victimes de l’incurie d'un soi-disant président de l’Assemblée nationale qui a tout fait, sauf dire la vérité. Par cette incurie, aujourd'hui, nos deux camarades sont toujours en prison. S'il avait respecté le règlement de cette Assemblée, on n'en serait pas là aujourd'hui’’, a-t-il martelé, demandant à ses camarades de tenir bon.

Une contre-expertise pour savoir si Amy Ndiaye Gniby est enceinte

‘’Le combat ne fait que commencer. Le verdict qui avait été prévu lundi dernier a été reporté au 2 janvier. Ce report ne fait que nous renforcer. Nous les attendons de pied ferme’’, ajoute M. Youm. Qui annonce d'ores et déjà le dépôt d'une demande de contre-expertise du certificat d'hospitalisation. ‘’Ce certificat médical a été dressé, établi par un lieutenant de l’armée sénégalaise qui n'est nullement habilité à dresser un pareil document, surtout à l’hôpital Principal. Nous demanderons cette contre-expertise judiciaire, parce que d’aucuns disent que cette bonne dame n'est pas du tout enceinte. Ils ne devront pas être condamnés sur du faux, sur des mensonges. Ce régime nous a habitués au faux et aux mensonges’’, peste Cheikh Ahmet Tidiane Youm, estimant que l’affaire Adji Sarr en est une illustration.

Il est revenu sur la justice au Sénégal qui est, selon lui, utilisée comme un bras armé du régime. ‘’Cette justice est chargée de bâillonner les opposants, d’emprisonner le bas peuple, de s’ériger en bouclier pour le régime et ses acolytes. Nous demandons et précisons aux magistrats que l’impunité doit cesser, puisque le régime de Macky Sall sera bientôt terminé. Et tous ses policiers judiciaires seront poursuivis, conformément au Code pénal. Nous ne pouvons pas accepter, dans un pays considéré comme un pays de droit, que de pareils actes soient posés. Donc, à ces magistrats, on leur demande de se ranger dans la légalité, dans la dignité’’, poursuit-il.

D’ailleurs, Khalifa Sall appelle à la préservation de la démocratie sénégalaise pour que l’on puisse aller en 2024 en toute quiétude. Il déclare : ‘’Se battre fait partie des voies pour trouver la paix. Celui qui refuse de se battre risque de se faire abattre. C'est cette année-là que nous sommes en train de préparer.’’

BABACAR SY SEYE

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