Usage de drogue rime avec VIH, au Sénégal
L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a publié hier son rapport mondial 2013 sur le trafic de drogues. Il ressort du document que 9,2% des usagers de drogue au Sénégal sont porteurs du VIH.
Le trafic de drogues reste une préoccupation majeure en Afrique. Selon le rapport 2013 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) présenté hier, 9,2% des usagers de drogues au Sénégal par injection sont porteurs du virus du sida. ''La prévalence du VIH chez les usagers de drogues par injection reste une source de préoccupation en Afrique.
Au Sénégal elle est de 9,2%. Dans le reste de l'Afrique, cette prévalence varie d’un pays à un autre'', a relevé le conseiller en matière de lutte contre le blanchiment de l'OICS, Ludovic D’Hoore. Selon Pierre Babacar Diouf, le fort taux d'infection du sida est dû à l’échange de seringues entre usagers. ''Ceux qui prennent la drogue par injection, a-t-il dit, ont des taux 10 fois supérieurs à ceux qui prennent la drogue en la fumant ou en la sniffant. On a véritablement besoin de traiter ces personnes comme des malades. Ils ont besoin de soins, d'une prise en charge et d'un traitement''.
Taux de prévalence d'abus de cocaïne en Afrique supérieur au reste monde
L'autre renseignement du rapport est la hausse considérable de la consommation, du trafic et de la fabrication illicite de drogue en Afrique. Le taux de prévalence de l’abus de cocaïne est de 0,7%, contre 0,4% au niveau mondial. ''L' héroïne transite de plus en plus par l'Afrique de l'Ouest à destination de l'Europe. Elle est également trafiquée vers l'Afrique Australe. Donc, en raison de l'accroissement de la population africaine, le marché régional de la cocaïne est susceptible de s'étendre, en réaction à l'augmentation de la demande''.
Le taux mondial de 0,4% est la moyenne, entre les pourcentages les plus élevés en Europe et en Amérique, où le niveau de consommation est élevé. Cependant, cette moyenne est affaiblie par celle de l’Asie qui en est à 0,02% de prévalence. ''Ces différents pourcentages prouvent la faible prévalence de l’abus de cocaïne au niveau mondial par rapport à celle du continent qui est élevée (0,7%)'', explique Ludovic D’Hoore.
Le cannabis est cultivé et saisi dans presque tous les pays d'Afrique. ''Le Nigeria est le pays où il y a eu le plus de saisies, 139 tonnes de cannabis. Le continent africain a enregistré 10 fois plus de saisies par rapport aux années passées. Les saisies les plus nombreuses sont enregistrées au Nigeria et au Bénin, du fait de l’existence de laboratoires clandestins '', a indiqué M. D’Hoore.
Accès au traitement
Ce rapport annuel de l'OICS 2013 est aussi axé sur les conséquences économiques de l'abus de drogues. Il renseigne que seul 1 usager problématique sur 18 suit un traitement en Afrique. En l’Amérique Latine, dans les caraïbes et en Europe, 1 usager sur 11 suit un traitement. ''Le niveau de prise en charge en Afrique est limité'', dit-il.
Le document demande donc aux États d'investir davantage dans le traitement, compte tenu du coût que représente la toxicomanie non traitée et persistante, ou le coût de l’incarcération.
Viviane DIATTA