Des dysfonctionnements encore notés auprès de chaînes ‘’fantômes’’
L'avis trimestriel du Conseil national de régulation de l’audiovisuel est un procès contre les chaînes télé et radio passées maîtresses dans l'art de promouvoir des contre-valeurs dangereuses pour l'équilibre et la santé de la société.
Des dysfonctionnements ont été notés au cours du quatrième trimestre de l’année 2012, si l’on se réfère à l’avis publié par le CNRA dans les programmes des différents organes de communication audiovisuelle. A travers une note dont EnQuête détient copie, ces dysfonctionnements font entre autres état de la diffusion d’images et de propos pouvant heurter la sensibilité d’une frange de la population, particulièrement le jeune public.
Dans ce cadre il a été fustigé le fait que certaines télévisions aient tendance à diffuser des ‘’propos souvent déplacés, des clips favorisant l’émergence et l’expression de danses obscènes, des films violents et/ou non adaptés à un jeune public non averti’’. Le CNRA dit également avoir constaté une progression sensible, dans la programmation aux heures de forte présence d’enfants et de groupes d’adolescents devant le petit écran, de reportages et émissions portant sur des faits et/ou phénomènes mettant en évidence certaines formes de violences urbaines. Cela, au ‘’mépris’’ des stipulations des articles 25 et 26 du cahier des charges relatifs aux catégories d’émissions et à la signalétique.
L’exercice quotidien de monitoring du conseil a permis aussi de relever la ‘’propension chez certains médias, à diffuser des discours et des propos portant, dans bien des cas, gravement atteinte aux institutions de la République, à l’honneur et à la dignité de la personne humaine’’. Aussi, à la diffusion par certaines radios et télévisions, de publicité autour de thématiques dédiées aux ‘’guérisseurs traditionnels’’.
L’assemblée du CNRA de rappeler que la diffusion de programmes, offrant une tribune à des personnes qui seraient capables de guérir toutes sortes de pathologies, constitue une ‘’violation grave’’ du code de la déontologie médicale et de la loi sur la publicité. L’autre dysfonctionnement noté, fait suite à la diffusion par certains médias audiovisuels de ‘’jeux interactifs nécessitant l’envoi de SMS ou des appels vers des serveurs surtaxés sans informer au préalable les participants sur les coûts éventuels de ces types de communications’’. Le non respect de l’orthographe dans la rédaction et la transcription des mots dans les langues nationales comme dans la langue française, n’ont pas également été du goût de l’entité de régulation.
Des recommandations privilégiant l’action consensuelle
Face à cela, le conseil a recommandé de veiller à l’intégrité physique et morale des jeunes publics dans la programmation. Il demande la mise en place d’un système de signalétique renseignant sur la catégorie et la sensibilité de la production. Le CNRA recommande aussi d’éviter la diffusion de propos et d’images portant atteinte aux ‘’institutions de la République, à la morale et à la dignité de la personne humaine’’. Tout comme de ‘’veiller au respect des dispositions des lois, règlements et cahiers de charges interdisant la publicité au profit de prétendus guérisseurs…’’.
Il recommande d’’informer clairement les auditeurs et les téléspectateurs sur les coûts des SMS et des appels téléphoniques vers des numéros surtaxés lors de la diffusion des jeux. Aussi de veiller au respect des règles de transcription et à la correction de l’orthographe des mots aussi bien en langues nationales que française. Le CNRA soutient privilégier toujours l’approche consensuelle par le conseil. Il s’agit de l’accompagnement et de l’information des acteurs du secteur de l’audiovisuel avant l’application des mesures coercitives que les lois et règlements, en vigueur, lui confèrent le pouvoir d’administrer, dit-il.
Amadou NDIAYE
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