Aminata Touré écarte le retour de la peine de mort
Le retour de la peine de mort ne fait pas encore l’unanimité au Sénégal. L’ancien ministre Aminata Touré qui présidait hier un symposium sur la paix a milité pour des mesures autre que cette sanction.
L’ancien ministre de la Justice a présidé hier à Dakar le 5ème symposium annuel sur la gouvernance, la paix et la sécurité en Afrique. La rencontre, qui a porté sur le thème ‘’systèmes de conflits et enjeux sécuritaires en Afrique’’ a permis à Aminata Touré de revenir sur le débat relatif à la peine de mort. L’ancien Premier ministre a fait savoir qu’elle reste une militante de l’abolition de cette sanction. Pour étayer ses propos elle dit : ‘’Je pense qu’on a atteint un niveau de civilisation où on a dépassé la loi du talion, c’est-à-dire, œil pour œil, dent pour dent.
Néanmoins, il faut un dispositif pour certains crimes et la prison à perpétuité existe’’, déclare-t-elle. L’Envoyée spéciale du président de la République estime qu’on doit éviter d’agir sous le coup de l’émotion et penser à certains de nos compatriotes qui sont dans le ‘’couloir de la mort’’ à l’étranger. ‘’C’est vrai que quand il y a des moments très difficiles comme cela, nos émotions prennent le dessus. Mais n’oublions pas que nous avons deux compatriotes qui risquent la peine de mort. Et nous avons fait des appels à la clémence’’, précise-t-elle. Pour Mimi Touré, le Sénégal reste un pays où la sécurité est ancrée au-delà des événements qui se sont passés. ‘’Le président de la République a déjà annoncé un dispositif judicaire qui prendra en compte cette insécurité’’, rassure-t-elle.
Revenant sur la pertinence de la rencontre, la responsable de l’Alliance pour la République (Apr) déclare qu’elle permet de réfléchir sur la prévention des conflits en Afrique. Aminata Touré est d’avis que le continent fait face à beaucoup de conflits dont certains sont oubliés. Selon elle, on peut en décompter 14 de différentes intensités qui ont un impact sur les populations. L’ancien ministre de la Justice se réjouit toutefois que le Sénégal ne fasse pas partie du lot. ‘’Le Sénégal a la chance de bénéficier d’une stabilité en terme de paix mais il faut continuer à approfondir et à cultiver cette paix. Ce sera un moment de réflexion entre chercheurs, intellectuels, acteurs de la société civiles pour élargir les pistes’’, soutient-elle.
HABIBATOU TRAORE