Une coalition de chômeurs menace de porter plainte s’il y a politisation du dossier
La Coalition nationale pour l’emploi (CNE) des jeunes n’hésitera pas à porter plainte contre l’État du Sénégal si le recrutement des 5500 agents de la fonction publique est politisé. La Cne regroupe l’ensemble des chômeurs pour défendre les intérêts de ces derniers.
La coalition nationale pour l’emploi (CNE) a vu le jour. Elle a été lancée hier par de jeunes chômeurs, lors d'une conférence de presse au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho). Ces jeunes appellent à l’unité de tous les sans-emploi pour défendre leur cause devant les autorités étatiques. Cette coalition regroupe les diplômés sans emploi, le collectif des sages-femmes et infirmiers d’États, l’Association des médecins chômeurs et bien d’autres structures concernées par le sujet. Elle invite le chef de l’État, Macky Sall, à respecter sa promesse de campagne, lui qui avait promis 500 000 emplois dès son premier mandat. Pour respecter cette promesse de campagne, le chef de l’État a déjà annoncé le recrutement de 5500 agents dans la fonction publique.
Mais ce recrutement est loin de régler la question du chômage, selon ces jeunes. Pire encore, dénoncent les camarades de Babacar Ndour, ‘’parmi ces 5500 agents, plus de 3000 postes sont réservés aux corps militaires et paramilitaires’’. Pour cela, ils dénoncent toute tentative de politisation de ce recrutement. ‘’Nous avions fait une proposition pour que les chômeurs puissent être impliqués dans ce recrutement, mais la proposition n’a pas été prise en compte. Si aujourd’hui, les résultats sont publiés et que nous constatons qu’ils sont complètement politisés, nous ferons face et nous porterons plainte contre l’État du Sénégal, au moins pour se faire entendre’’, met en garde Babacar Ndour. D’après lui, la question du chômage, négligée par les nouvelles autorités, peut être même une source de déstabilisation pour le régime de Macky Sall.
Des médecins, des infirmiers, des sages-femmes, tous chômeurs, dans un État où la couverture maladie n’est même pas assurée, où des femmes accouchent sur des charrettes en ralliant des structures sanitaires situées à des dizaines de kilomètres. Cette situation, Arame Diouf Camara, présidente du collectif des sages-femmes et infirmiers d’État, n’arrive pas à la comprendre, alors que leur mouvement compte plus de 180 sages-femmes et 160 infirmiers ‘’bien formés’’, et qui ‘’n’attendent que du travail’’.
Alioune Tine : Cela ''risque d’être une bombe''
Par ailleurs, le président de la Raddho, Alioune Tine, hôte de la conférence de presse, tire la sonnette d’alarme. Même s'il souligne que cette question n’est spécifique au Sénégal, mais touche l’ensemble des pays de la sous-région. ''Si la question n’est pas traitée avec lucidité en Afrique de l’Ouest, ça risque d’être une bombe. Il y a pas mal de signaux qui montrent qu’il y a un véritable malaise dans notre pays'', signale Alioune Tine. Pour y remédier, l’ancien coordonnateur du M23 appelle au respect des droits économiques, sociaux et culturels de tous les citoyens. ''Si le non respect de ces droits perdure, cela risque d’être un péril, non seulement pour la société mais pour les États. Il permet aux différents réseaux organisés d’infiltrer nos États et de les casser'', met-il en garde.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
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