Léopold Senghor fête sa francophonie à plus de 2 milliards
En vue du XVe sommet de la francophonie prévu du 29 au 30 novembre prochain, l’aéroport Léopold Sedar Senghor refait peau neuve à travers un vaste chantier de plus de 2 milliards.
Un aéroport en chantier. Léopold Senghor au rythme de la francophonie. Un vaste chantier de plus de 2 milliards où sifflement d’avion et ronronnement d’engins créent une ambiance de folie, obligeant les humains à hausser la voix pour pouvoir communiquer. Par ici, tout le monde crie pour se faire entendre. Première étape de ce vaste chantier, le salon VIP pour le développement du tourisme d’affaire. Il s’étend sur plus de 650 m² avec une entrée automatique de 4 m.
L’endroit est équipé d’une pièce à bagages, d’une salle de réunion, d’un espace club et offre une sortie sur le tarmac. Le bar du hall de l’aéroport a été transféré dans ce nouveau salon. ‘’L’idée, c’est de faire de l’endroit un centre d’affaires aux normes internationales parce qu’en dehors du salon d’honneur, il n’y avait rien d’autre dans le hall de l’aéroport’’, souligne la promotrice du projet Khadija Kane. Affichant un large sourire face à l’avancement encourageant des travaux, elle précise que le nouveau salon VIP répond aux standards internationaux avec un service de haut niveau.
Un salon d’honneur tout illuminé
Autre endroit, autre chantier : le salon d’honneur de l’aéroport. L’éclairage a été entièrement refait avec une luminosité rehaussée. Dans cet endroit, l’éclairage laissait à désirer. ‘’Ce qui n’est pas normal dans un salon qui reçoit des VIP’’, lâche Aïssatou, chargée de refaire la décoration. L’installation des fils électriques était également faite dans une anarchie totale. Le constat actuel donne un autre décor avec des fils encastrés, un mur débarrassé du bois qui l’a toujours recouvert, et minutieusement entouré de rideaux.
Hormis la porte d’entrée maintenue en bois, les autres portes et fenêtres ont été changées en aluminium. La peinture orange-jaune qui prédominait dans les locaux a été remplacée par un blanc lumineux offrant au cadre toute sa somptuosité. Aïssatou, de taille moyenne, le corps sautillant, des yeux de crépuscule, veille au grain. Elle n’hésite pas à remonter les bretelles à un jeune ouvrier réfractaire aux injonctions.
Le pavillon présidentiel n’a pas également échappé à ce coup de jeunesse imposé à cet aéroport qui en avait bien besoin. Le pavage à été refait en pierres rouges fabriquées sur place en remplacement du coquillage blanc. Les portes élargies, l’installation de caméras thermiques et de vidéos de surveillance sur les lieux, témoignent d’une volonté de renforcement des aspects sécuritaires. Dans cette même dynamique, la climatisation centrale a été entièrement refaite dans tout l’aéroport. Un détour sur le tarmac offre l’image d’un vaste chantier de plus de 650 mètres ; ça pétarade et ça vrombisse. C’est une partie de la piste de l’aéroport qui est en train d’être refaite et élargie pour permettre l’atterrissage sans difficulté de gros avions comme le Boeing 747/800, renseigne Mamadou Badji, responsable des installations au pavillon d’honneur.
Des chantiers en chiffres et en perspectives
La réfection de cette piste a pris le gros du budget des travaux avec 1,5 million de F CFA, a informé le Directeur général des Aéroports du Sénégal (ADS), Pape Maël Diop. Poursuivant son propos sur le coût total des travaux, le DG déclare que la climatisation centrale a été refaite avec 550 millions de francs. Pour renforcer la sécurité autour de l’aéroport, le mur est en train d’être refait à coup de plusieurs millions, dit-il. Avant de préciser qu’avec la réfection du parking informatique de l’aéroport, les recettes sont passées de 6 à 30 millions de F. Plus loin, Pape Maël Diop a souligné qu’il faut également inscrire ces travaux dans un vaste programme de développement du tourisme sénégalais.
Dans une démarche participative, les populations seront associées à ce programme qui prévoit de faire baisser les taxes dans le secteur. D’ailleurs, dans le cadre de ce programme, plusieurs aérodromes ont été refaits, c’est le cas à Kolda et à Matam. Il a annoncé dans la foulée la réalisation de l’aérodrome de Touba sous peu.
Un aérodrome qui, selon le directeur des ADS, va rapporter beaucoup à l’économie du pays. Interpellé sur l’opportunité de réfectionner LSS alors que l’aéroport Blaise Diagne a été prévu pour le remplacer, M. Diop dira que pour la sécurité des passagers, LSS doit rester aux normes jusqu’à la fin de sa mission. Et voilà pourquoi, sans doute, l’aéroport de Dakar fait peau neuve pour accueillir les milliers de francophones qui vont rallier le Sénégal les jours à venir. Pour l’heure, les avions rivalisent d’élégance sur un tarmac enchantant et enchanteur.
AMADOU NDIAYE