Publié le 29 Nov 2016 - 20:44
RENCONTRE MACKY SALL-MANKOO WATTU SENEGAAL

Quelques voix discordantes 

 

Le pouvoir et l’opposition vont se rencontrer jeudi prochain pour discuter, entre autres, de la refonte du fichier électoral et de l’organisation des élections par une personne neutre autre que le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo. En attendant cette rencontre, l’opposition s’interroge sur ses tenants et ses aboutissants.

 

Initialement prévue aujourd’hui, la rencontre entre le pouvoir et l’opposition a été finalement reportée à cause de l’agenda chargé du président de la République. Qui s’est rendu à Antananarivo à Madagascar pour les besoins du XVIème sommet de la Francophonie et doit diriger, mercredi, le Conseil des ministres, selon son Directeur de cabinet, Me El Hadj Oumar Youm. Les membres de Mankoo Wattu Senegaal doivent donc patienter jusqu’après-demain jeudi, pour rencontrer le locataire du Palais, sauf changement de dernière minute.

En attendant cette rencontre, l’opposition peine à parler le même langage sur l’opportunité de nouer le dialogue avec le régime sur la refonte partielle du fichier électoral. Sous le couvert de l’anonymat, un membre du Front pour la défense du Sénégal/Mankoo wattu Senegaal (FDS/MWS) juge ce conclave sans intérêt. Mais pour Mamadou Diop Decroix, les différentes composantes de la coalition sont libres de participer ou non à ces travaux. Le coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) déclare même que cette rencontre est  sérieuse. ‘’Il s’agit, dit-il, de voir comment la dévolution du pouvoir va se faire de manière démocratique et pacifique au Sénégal’’. A en croire le leader de And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), ceux qui ‘’s’agitent à gauche ou à droite ont peut-être d’autres objectifs en tête’’.

Rewmi est partant

A la dernière rencontre sous le format d’un dialogue dit national, une partie de l’opposition dont le Rewmi d’Idrissa Seck avait opté pour la politique de la chaise vide. Cette fois-ci, l’ancien Premier-ministre sous Abdoulaye Wade et ses camarades ont décidé de participer à ces concertations. Selon le chargé de la communication du parti, Thierno Bocoum, il faut faire le distinguo entre ces deux rencontres. ‘’Ce qui s’est passé dernièrement au palais était un semblant de dialogue sous tendu par des objectifs politiciens.  Nous l’avions dénoncé et on a vu qu’il n’y avait aucune suite, parce que le Président avait annoncé la mise sur pied de commission et depuis lors, il n’en est rien’’, soutient-il.

Le parlementaire révèle que, cette fois-ci, c’est le FDS/MWS qui a pris l’initiative de mettre sur la table des questions républicaines afin d’éviter une situation ingérable dans ce pays. ‘’Depuis que nous nous sommes engagés au sein de Mankoo Wattu Senegaal, nous avons mis en avant des questions de principe. Nous attendons qu’elles soient traitées en mettant en avant les intérêts des populations’’, déclare M. Bocoum. Le chargé de la communication considère que le processus électoral doit être transparent pour permettre aux uns et autres de partir à chances égales et de donner la possibilité au peuple de sanctionner positivement ou négativement.

Au-delà de la transparence du processus électoral, le camarade d’Idrissa Seck remet sur la table la question de la gestion des ressources naturelles qui requiert, selon lui, une certaine transparence. Car, dit-il, c’est un droit qui est donné à tous les citoyens. Aussi, estime-t-il que la question des libertés doit être définitivement réglée, dès lors qu’on ne peut pas aujourd’hui continuer à empêcher l’opposition de s’exprimer à travers des manifestations.

Le oui mais du Professeur Malick Ndiaye

Pour sa part, le Professeur Malick Ndiaye dit oui au concept du dialogue, mais non à la démarche empruntée. Celle-ci pose problème, selon l’ancien ministre conseiller du Président Macky Sall qui pense que Macky Sall doit assumer une fonction arbitrale qui est au-dessus des logiques de conflits entre opposition et pouvoir. ‘’Ce n’est pas à Macky Sall de dialoguer avec son opposition. Ce sont plutôt ses partisans à savoir Macky 2012, la coalition Benno bokk yaakaar, les sociétés civiles d’une part et d’autre part les non-alignés, notamment les partis regroupés dans l’Entente des forces de progrès, qui doivent nouer le dialogue avec les opposants comme Gakou, Idrissa Seck et autres. Le chef de l’Etat doit entrer en ligne de compte après cet exercice pour donner une décision arbitrale’’, déclare le coordonnateur du Comité d’initiatives des intellectuels du Sénégal (Ciis).

HABIBATOU TRAORE

Section: