''Toutes les 15 secondes, un travailleur meurt...''
A l’instar des autres pays du continent noir, le Sénégal célèbre aujourd’hui la 17e Journée africaine de la prévention, après celle mondiale marquée samedi. Occasion pour la Caisse de sécurité sociale (CSS) d’attirer l’attention sur les conséquences des maladies professionnelles devenues la principale cause de décès liés au travail.
''Améliorer la collecte et la déclaration des maladies professionnelles, pour mieux orienter la prévention et la prise en charge''. C’est le thème de la Journée africaine de la prévention (JAP) célébrée ce jour, 30 avril. Selon un communiqué de la Caisse de sécurité social reçu à EnQuête, le choix du thème s’explique par cinq raisons. La première est liée au poids des maladies professionnelles (MP) qui constituent la principale cause de décès liés au travail. La CSS qui cite le Bureau international du travail (BIT), estime les conséquences à 2,034 millions de décès au travail chaque année.
Elles représentent également 2,02 millions de décès, soit en moyenne 5 500 décès professionnels par an. Les autres justifications du thème de la JAP s’expliquent par le faible taux de déclaration des MP auprès des organismes nationaux de sécurité sociale ainsi que la non systématisation de la visite d’embauche et de la visite médicale annuelle. La non maîtrise par les médecins du travail, les employeurs et les travailleurs, des procédures de déclaration des MP et les défauts d’application de la réglementation semblent aussi justifier le choix du thème.
Alerte sur une absence de prévention
Samedi déjà, lors de la Journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail 2013, axée sur le thème de la prévention des maladies professionnelles, l’Intersyndicale sécurité et santé au travail (ISSET) alertait, dans un communiqué, sur les conséquences d’une absence de prévention. Citant l’Organisation internationale du travail (OIT), les syndicalistes renseignent qu'il est dénombré 160 millions de maladies professionnelles non mortelles par an ainsi que 317 millions d’accidents du travail non mortels par an. Selon les explications de l’organisme mondial, cela signifie que toutes les 15 secondes, un travailleur meurt d’une maladie ou d’un accident lié au travail. Au même moment, 151 autres travailleurs sont victimes d’un accident du travail.
Comme avec beaucoup de fléaux, les pays en développement enregistrent le plus grand nombre de décès et de blessures. Une situation que l’OIT explique par le fait qu’une grande partie de la population de ces pays exerce des activités dangereuses comme l’agriculture, le bâtiment, la pêche et les mines.
Face à cette situation, la solution réside dans la prévention. ''Une prévention inadéquate des maladies professionnelles a des conséquences néfastes non seulement sur les travailleurs et leurs familles, mais aussi sur l’ensemble de la société'', souligne l’ISSET. Elle ajoute que ''les maladies professionnelles génèrent des coûts extrêmement élevés, liés notamment à la chute de la productivité ou au poids financier sur les systèmes de sécurité sociale''. C’est pourquoi, plaide l’ISSET : ''Prévenir les maladies professionnelles est plus efficace et plus rentable que mettre en place des traitements et réadaptations''.
FATOU SY