Publié le 4 Oct 2023 - 02:07
SÉKOU BADJI (COORDINATEUR DU PDCEJ)

“Nous avons formé 2 085 jeunes et femmes dans 4 secteurs”

 

Le coordinateur du Projet d’appui au développement des compétences et de l’entrepreneuriat des jeunes dans des secteurs porteurs (PDCEJ), partage les objectifs, impacts et contraintes dudit projet.

 

Le PDCEJ est une initiative du gouvernement du Sénégal, en partenariat avec la Banque africaine de développement (Bad). C’est un projet qui intervient dans cinq régions : Saint-Louis, Thiès, Dakar, Kaolack et Ziguinchor, selon son coordinateur. Il concerne quatre secteurs d’activités  que sont les hydrocarbures (pétrole et gaz), le cuir et les peaux, l’agrobusiness et l’énergie solaire.

C’est un projet, d’après Sékou Badji, d’un montant de 12 milliards F CFA dont 90 % provenant du Fonds africain de développement et 10 % de la contrepartie de l’État du Sénégal.

Le PDCEJ, a-t-il poursuivi, a trois composantes. La première est l’appui au développement des compétences ; la deuxième, c’est l’appui à l’entrepreneuriat des jeunes et la gestion du projet. ‘’Le projet a démarré en juillet 2019. Mais en termes de perspectives, nous avons pu obtenir une dérogation de deux ans de la date de clôture. Initialement, le projet devait être clôturé le 31 décembre 2023, mais du fait de la prolongation de la date, ce sera finalement le 31 décembre 2025. Nous avons deux années supplémentaires que nous allons concentrer à l’achèvement des travaux de construction des trois centres. La mise en œuvre effective des conventions de partenariat que nous avons avec les partenaires, l’équipement des centres et le financement des promoteurs, ce qui permettra d’atteindre les objectifs attendus du projet. En termes de réalisations ou bien l’objectif global du projet, c’est de contribuer à la croissance et à l’emploi à travers l’amélioration, la qualification, la main-d’œuvre, la compétitivité des entreprises et l’entrepreneuriat des jeunes dans le secteur de l’entreprise et de l’agriculture. Spécifiquement, il a pour objectif de construire trois centres de formation professionnelle dans les secteurs de pétrole et gaz à Saint-Louis pour un montant de 1,9 milliard F CFA TTC, un deuxième centre de formation sur les métiers du cuir et des peaux à Ngaye pour un coût de 700 millions F CFA et un troisième centre à l’ITEA dans le secteur de l’agroalimentaire pour un montant de plus de 500 millions F CFA. Ça, c’est pour le volet infrastructure’’, a expliqué le coordinateur.

Concernant les formations qualifiantes, il est prévu, selon lui, l’accompagnement de plus de 2 000 jeunes dans les métiers des hydrocarbures, 1 000 autres jeunes et femmes dans l’agroalimentaire, 1 000 en entrepreneuriat et 350 jeunes et femmes dans l’énergie solaire avec des formations courtes consacrées à des attestations. Il y a également, dans le cadre de l’accompagnement des jeunes, le volet incubation. Il faut reconnaître que le PDCEJ forme, incube, finance et accompagne dans l’entrepreneuriat. Le troisième objectif, c’est l’accompagnement de 250 PME, 700 startups dans les quatre secteurs. Enfin, le financement des jeunes promoteurs grâce à une ligne de crédit de deux milliards F CFA.

‘’En termes de réalisations à date, nous avons formé 2 085 jeunes et femmes dans les quatre secteurs. Nous avons accompagné 190 PME, formé plus de 120 jeunes sur les métiers de l’énergie solaire et fin juillet 2023, nous avons financé 64 promoteurs dans les cinq régions. Concernant les travaux, nous avons démarré depuis le 16 mars 2022 les trois chantiers à Saint-Louis où nous sommes actuellement à un taux d’exécution de 46 %. À Ngaye, nous sommes à 31 % et à l’ITEA, 17 %, car nous avons résilié le contrat et nous sommes en train de rechercher une autre entreprise’’, a rappelé le patron du PDCEJ.

‘’Il y aussi des contraintes liées au renchérissement des coûts des matériaux’’

En outre, selon lui, dérouler ce projet n’a pas toujours été facile. Des contraintes ont été notées. En effet, le projet est mis en œuvre dans un contexte macroéconomique qui fait qu’aujourd’hui, les travaux souffrent, pour des raisons liées à la mobilisation très lente de la contrepartie de l’État. C’est une réalité qu’il vit depuis 2022, du fait du changement de titre. ‘’On est passé de titre six à titre cinq. Pour les paiements des décomptes des entreprises, on a recours à l’engagement, contrairement à ce qu’on avait précédemment. Jusqu’en 2021, on avait un compte de dépôt au Trésor, ce qui nous permettait de payer très rapidement les factures que nous recevions.

C’est une contrainte liée à la mobilisation de la contrepartie. Mais nous avons également d’autres structurelles comme à Saint-Louis où la piste d’accès pose des soucis pendant l’hivernage. Des négociations sont en cours pour régler cette question au niveau de l'État central. Il y aussi des contraintes liées au renchérissement des coûts des matériaux. Ce qui fait que les entreprises demandent une révision du prix. À terme, cela va contribuer à la croissance du pays, à la compétitivité économique dans les secteurs du projet. En termes d’effet, le projet vise à contribuer à la compétitivité et à la croissance de l’économie nationale. Ce qui permettra à la population d’avoir une main-d’œuvre qualifiée suffisante permettant, au niveau de l’exploitation des ressources pétrolières, de pouvoir accéder aux emplois, mais aussi de permettre aux entreprises de pouvoir capter les opportunités liées à loi sur le contenu local de l’État dans le cadre de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, à voter une loi sur le contenu local qui offre une possibilité, une priorité aux entreprises locales, mais aussi aux emplois locaux’’, a conclu Sékou Badji.

CHEIKH THIAM

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