Le Sénégal sur les chantiers de la transition énergétique
En collaboration avec la plateforme Citoyens actifs pour la justice sociale (Cajust), l'antenne régionale de Publiez ce que vous payez de Saint-Louis a organisé, samedi dernier, un atelier de dissémination d'un manuel simplifié sur la transition énergétique. Un document qui a mis à nu la vulnérabilité de la femme sur cette problématique. C’est dans ce cadre qu’il a été consigné dans le manuel un certain nombre de recommandations pour aller vers le mix énergétique.
Pour les initiateurs de la rencontre, l’objectif du manuel est d'informer et de sensibiliser la communauté sur la transition énergétique en donnant un coup de pouce aux femmes. Les femmes constituent un groupe vulnérable particulièrement exposé aux effets du changement climatique. Elles sont placées dans des positions de vulnérabilité de par leur statut de mère et de responsable du bien-être de la famille.
Pour le coordonnateur de l'antenne régionale de Publiez ce que vous payez de Saint-Louis, s’ils continuent à y travailler, c'est pour contribuer à la diminution de la consommation de l'énergie fossile au profit des énergies renouvelables. “L'exploitation du gaz et du pétrole est devenue une préoccupation pour les autorités au niveau local. Certes, nous avons intérêt, nous aussi, à nous développer en utilisant l'énergie fossile, mais le Sénégal a pris des engagements sur le plan international et cela doit être pris en compte. Raison pour laquelle, il y a des propositions faites pour qu’on se focalise davantage sur un mix énergétique en tenant compte de ces engagements et du développement local”, souligne Mamadou Diop.
Pour lui, le monde est aujourd’hui confronté à un réchauffement sans précédent. Une situation qui ne cesse d’empirer et qui oblige le monde contemporain à se réorienter.
D'ailleurs, lors de la définition de ces nouvelles orientations au niveau international, le Sénégal a pris l’engagement de diminuer de 23 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Un engagement face à la communauté internationale qui repose essentiellement sur la transition énergétique. Pour la chargée de projet à la plateforme Citoyens actifs pour la justice sociale (Cajust), Astou Diop, la transition est une nécessité pour toute la planète. Elle repose sur l’utilisation des énergies renouvelables et du gaz naturel moins polluant, en lieu et place des énergies fossiles comme le fuel très polluant, le bois et ses dérivés.
Mais pour une transition énergétique inclusive, conformément aux objectifs de développement durable 5 et 7, les femmes et les jeunes sont plus vulnérables face au changement climatique, aux mutations en cours et à la transition énergétique. De ce fait, elles seront potentiellement victimes de la transition énergétique, si celle-ci n’est pas juste, équitable et inclusive. Raison pour laquelle, dans le manuel partagé avec la communauté, il est consigné quelques recommandations pour faire face à la problématique.
Il s'agit de cesser progressivement de financer et de soutenir les nouveaux projets de combustibles fossiles, de lutter contre la captation et la privatisation du potentiel d'énergie renouvelable par des sociétés multinationales, d’utiliser les ressources extractives pour combler l'énorme déficit de financements climatiques, de renforcer la transparence en divulguant publiquement le soutien étranger accordé au secteur des combustibles fossiles et des énergies renouvelables, entre autres.
IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)