Publié le 22 Jul 2025 - 16:23
« RIMES DE LA RENAISSANCE » – HISTOIRE RAPPÉE

Contre l’oubli et la méconnaissance des héros nationaux

 

Dans le cadre de la promotion du projet Histoire Rappée pour une réappropriation de la mémoire nationale, l’artiste Simon Kouka a animé une conférence publique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Une occasion qu’il a saisie pour dénoncer le fait que certaines avenues et des édifices publics portent encore des noms de colons, au détriment de vaillants héros nationaux. D’ailleurs, le projet œuvre à transmettre des pans méconnus de l’histoire africaine, en mettant en lumière, par le rap et le slam, des figures locales souvent absentes des manuels scolaires classiques.

 

Simon Kouka était ce week-end à Saint-Louis. Il a animé une conférence rappée à l’Université Gaston Berger. En marge de cette dernière, il a décliné les objectifs de son projet Histoire Rappée. Lesquels sont multiples et visent à enrichir l'expérience d'apprentissage des élèves et étudiants, tout en renforçant leur compréhension de l'histoire et leur engagement dans le processus éducatif. Il s’impose comme une initiative pédagogique novatrice, dans une époque où la culture hip-hop influence profondément la jeunesse. Pour lui, le projet Histoire Rappée se positionne à l'intersection de l'éducation et de la culture populaire, exploitant le pouvoir de la musique rap et slam pour rendre l'histoire plus accessible, engageante et mémorable pour les élèves, étudiants et toutes personnes en soif de connaissance. Il a ensuite expliqué que l’initiative s'inscrit également dans un mouvement plus large visant à diversifier les approches pédagogiques et à reconnaître les multiples formes d'intelligence et d'expression des élèves, étudiants ou toutes autres personnes intéressées par le projet.

« L’Histoire Rappée, c’est l’idée de parler des récits historiques qu’on ne met pas en avant dans nos manuels scolaires. L’enseignement de l’histoire reste encore trop centré sur une vision occidentale, occultant des héros africains ayant pourtant marqué leur époque. Parmi les figures historiques que le projet souhaite réhabiliter figurent Ndatté Yalla, dernière reine du Walo, Battling Siki, premier Africain champion du monde de boxe, ou encore Sidiya Léon Ndatté Yalla et tant d’autres héros. Ces personnalités, bien qu’ayant joué un rôle important dans l’histoire du Sénégal, restent peu valorisées dans l’espace public et dans l’enseignement », a regretté Simon Kouka.

L’initiateur du projet Histoire Rappée a également profité de son face-à-face avec la presse pour fustiger avec la dernière énergie le fait que des édifices publics et autres lieux emblématiques portent toujours des noms de colons. « Ici à Saint-Louis, on continue de rendre hommage à des figures coloniales comme le sanguinaire gouverneur français Louis Faidherbe. Je trouve aberrant qu’un pont porte encore le nom de Faidherbe. Pourtant, cet homme dont on vante l’histoire a massacré plus de 20 000 personnes en huit mois et brûlé une centaine de villages dans le Walo. Au moment où la région a de valeureux fils qui méritent plus que lui de porter ce nom », a déclaré M. Kouka.

Toutefois, le rappeur et initiateur du projet s’est félicité de la rebaptisation de l’avenue Faidherbe à Dakar au nom du président Mamadou Dia par le Président de la République. « Pour pérenniser la vraie histoire de nos héros nationaux et africains, cette série de rebaptisations d’avenues et d’édifices doit continuer. Nos lieux emblématiques doivent porter les noms de nos véritables héros », a invité l’artiste-rappeur. Il faut signaler que, pour le déroulement de leurs activités, le projet Histoire Rappée a reçu un appui institutionnel des ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ainsi, a rappelé Simon Kouka, en intégrant la musique rap dans l'enseignement de l'histoire, ce projet vise à stimuler l'engagement des élèves et des étudiants, à renforcer leur compréhension des événements historiques et à favoriser leur créativité et leurs expressions personnelles.

 

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS

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