Publié le 27 May 2025 - 13:59
SALON CULINAIRE DE LA DER/FJ  

Marie Khone Faye appelle à pérenniser l’initiative

 

Marraine de la première édition du Salon culinaire organisé par la Der/FJ, la première dame a plaidé pour un rayonnement national et international de cet événement présenté comme un levier de souveraineté alimentaire et d’émancipation économique des femmes.

 

La gastronomie sénégalaise, longtemps confinée à l’espace domestique ou informel, a désormais son salon national. Organisé par la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der/FJ), en partenariat avec l’Union nationale des femmes restauratrices du Sénégal, le Salon culinaire a ouvert ses portes en grande pompe ce lundi, sous le parrainage de la première dame Marie Khone Faye.

Présidant la cérémonie d’ouverture, la marraine n’a pas manqué de souligner la portée stratégique de l’événement. À ses yeux, ce salon va bien au-delà de la simple célébration du goût. ‘’C’est une déclaration d’intention, un lieu de reconnaissance, d’échange et d’apprentissage’’, a-t-elle affirmé, saluant le dynamisme et le rôle essentiel des femmes dans l’économie locale.

Placée sous le thème ‘’Souveraineté alimentaire et valorisation des produits locaux : un levier d’autonomisation économique des femmes’’, cette première édition a été pensée comme un plaidoyer en actes. Pour la première dame, ce choix thématique illustre un engagement politique et une vision de société : celle d’un Sénégal qui mise sur ses ressources, ses talents et, surtout, sur ses femmes.

Marie Khone Faye a mis en lumière le rôle crucial que jouent, souvent dans l’ombre, les restauratrices, transformatrices et artisanes du goût. ‘’Elles nourrissent les villes, font vivre les campagnes, dynamisent les marchés et innovent en silence. Elles sont prêtes, outillées, déterminées. Il est temps de leur ouvrir davantage d’espaces et d’opportunités’’, a-t-elle plaidé.

Elle a ainsi exhorté les femmes à s’approprier le salon, à le pérenniser, à l’élargir et à le faire rayonner au-delà des frontières nationales. Mais surtout, elle a insisté sur le passage à l’action : agir pour un meilleur accès au foncier et au financement, structurer des circuits courts et équitables, favoriser la formation et la certification et faire entrer durablement les produits locaux dans les assiettes, les marchés et les politiques publiques.

La Der/FJ, catalyseur d’un modèle économique inclusif

Prenant la parole à son tour, la déléguée générale de la Der/FJ, Dr Aïssatou Mbodj, a prolongé ce message en affirmant que consommer local est ‘’un acte de foi, de développement et d’amour pour notre pays’’. Dans un style imagé, elle a rappelé que chaque plat sénégalais raconte une histoire, transmet une mémoire, incarne une culture. ‘’Dans un ‘thiéboudiène’ bien fait, dans un ‘mafé’ parfumé ou un ‘lakh’ savoureux, il y a plus que des ingrédients. Il y a un peuple et une histoire’’, a-t-elle déclaré, ajoutant que le salon est aussi un hommage aux mains invisibles qui nourrissent le Sénégal au quotidien.

Docteur Mbodj a précisé que la Der/FJ a déjà financé plus de 6 000 entrepreneures dans la transformation alimentaire, dont près de 2,8 milliards F CFA dans la restauration. Elle a aussi annoncé les ambitions portées par la seconde phase du Pavie (Programme d’appui à la valorisation des initiatives entrepreneuriales), doté de 107,2 milliards F CFA : un investissement destiné à renforcer le soutien aux femmes restauratrices dans toutes les régions, à accélérer la transformation agroalimentaire et à positionner les produits sénégalais sur les marchés nationaux et internationaux.

Le salon culinaire a réuni une centaine d’exposantes venues des 14 régions du Sénégal, fières de présenter leur savoir-faire, leurs produits et leurs innovations. Des femmes transformatrices, restauratrices, cheffes d’entreprise ou artisanes du goût, qui incarnent une nouvelle génération d’actrices économiques, ancrées dans le local, mais tournées vers l’avenir.

Au cœur de cette initiative, il y a une conviction partagée : la souveraineté commence dans nos assiettes. Et pour y parvenir, il faut repenser l’alimentation comme un enjeu stratégique, la gastronomie comme un vecteur de justice économique et le consommer local comme une politique de développement à part entière. ‘’Aujourd’hui, nous ne faisons pas que déguster des plats. Nous célébrons des cultures. Nous créons des opportunités. Nous rêvons d’un Sénégal qui se suffit à lui-même et qui croit en ses ressources’’, a conclu Dr Aïssatou Mbodj. Le message est clair : à travers la cuisine, le Sénégal peut bâtir un modèle économique plus inclusif, plus résilient et plus fier de ce qu’il est.

CHEIKH THIAM

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