La valorisation des résultats de recherche-innovation en question
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Mis en œuvre par l'université Cheikh Hamidou Kane, le Projet de formation sur la valorisation des résultats de la recherche-innovation et de leur exploitation économique au Sénégal (PFVRIEES) s’est clôturé hier. Il vise à contribuer au renforcement des capacités techniques des acteurs en vue de contribuer à la mise en place d'un environnement propice au développement économique et social au Sénégal. Cinq cent soixante-neuf bénéficiaires ont été formés.
"De façon globale, dans les universités, par exemple, la recherche est faite, dans la plupart du temps, pour évoluer en termes de grades. Alors que les résultats ne manquent pas. Il y a énormément de résultats qui sont en hibernation dans les laboratoires, qu'on pourrait exploiter pour l'intérêt des Sénégalaises et des Sénégalais’’, a déclaré le directeur général de l'Agence nationale de la recherche scientifique appliquée, Docteur Lamine Sané, lors de la journée de clôture du Projet de formation sur la valorisation des résultats de la recherche-innovation et de leur exploitation économique (PFVRIEES).
Celui-ci, mis en œuvre par l'université Cheikh Hamidou Kane (ex-UVS), est l'un des quatre projets tiers financés au Sénégal dans le cadre du projet Varriwa (Valorising Research Results and Innovation in West Africa) piloté par l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) en collaboration avec les quatre structures nationales chargées de la valorisation des résultats de la recherche-innovation dans les pays bénéficiaires en Afrique.
Chargé régional du projet Varriwa à l'AUF, Lamine Thiam a aussi fait la remarque quant à cette absence d'une politique nationale portant sur la recherche scientifique appliquée. "On a fait le constat que les acteurs de la recherche et de l'innovation n'étaient pas assez sensibilisés sur les aspects liés à la valorisation des résultats de recherche. Des chercheurs, on en a, mais des chercheurs qui valorisent le résultat de recherche, on en voit assez rarement", a-t-il indiqué.
Or, selon le vice-recteur chargé de la recherche, de l’innovation et des partenariats de l’université Cheikh Hamidou Kane, Professeur Ousmane Sall, l’une des vocations de la recherche et de l’innovation dans les pays en développement, c’est d'être le moteur du développement social, économique et culturel. Cela, dit-il, passe nécessairement par une valorisation des résultats de la recherche. "Les statistiques le montrent. Nous sommes dans les pays en développement où la recherche contribue très faiblement à la résolution des défis de développement. Ce qui pose problème parce qu’il y a des mesures d’accompagnement sur la recherche", a regretté le Pr. Sall.
Ainsi, le PFVRIEES vise à contribuer au renforcement des capacités techniques des acteurs en matière de valorisation des résultats de la recherche et de l'innovation, et leur exploitation économique au Sénégal en vue de contribuer à la mise en place d'un environnement propice au développement économique et social au Sénégal.
À cet effet, il a été mis en œuvre des programmes de formation et/ou de mentorat en valorisation pour les doctorants, les chercheurs, les inventeurs, les innovateurs et les entrepreneurs. C’est dans ce cadre qu’une plateforme interactive de formation en ligne des acteurs a été créée. D’une durée de deux ans, le projet a formé 569 bénéficiaires, soit un taux de réussite de 81,28 %, d’après la chargée de communication Ndèye Aminata Diop. Quatorze nationalités ont été accueillies à travers une plateforme numérique de formation.
Ce projet devrait permettre, d'une part, de résorber la carence en ressources humaines ; d'accroître les connaissances et compétences des acteurs de la recherche et de l'innovation en matière de valorisation (protection, transfert et diffusion de l'innovation dans la sphère socioéconomique, exploitation économique, partenariats public-privé, etc.). D'autre part, il est question d'aider les chercheurs ou les structures de recherche-innovation à rendre disponibles les connaissances, les compétences et les résultats de la recherche au profit de la communauté.
À noter que pour la valorisation, il y a plusieurs axes possibles. Les innovateurs ont des résultats de recherche qu'ils exploitent. Cela permet de générer de l'argent. C’est en quelque sorte une valorisation économique des résultats de recherche. En outre, il y a une valorisation scientifique qui est souvent faite au Sénégal, avec le Cames. L’autre aspect à la valorisation porte sur la protection de la propriété intellectuelle.
Ainsi le projet s’est beaucoup plus appesanti sur ces aspects.
BABACAR SY SEYE