Publié le 26 Mar 2024 - 21:50
SCRUTIN PRESIDENTIEL  

« Un référendum contre le pouvoir », selon Pr Abdoulaye Bathily

 

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul), Pr Abdoulaye Bathily, un des acteurs majeurs de la vie politique sénégalaise, appréciant l’élection présidentielle du 24 mars 2024 qui a consacré la victoire de Bassirou Diomaye Faye s’est dit satisfait de la régularité, la transparence et l’issue pacifique du scrutin qui constitue « un événement historique majeur qui réconcilie la démocratie sénégalaise avec ses plus belles pages de gloire ». 

 

L’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU en Libye, Pr Abdoulaye Bathily a d’abord dénoncé l’affaissement des conquêtes démocratiques et les violations flagrantes des libertés publiques individuelles et collectives acquises de hautes luttes durant ces 20 dernières années. « Les conquêtes que nous avons obtenues ont été démolies les unes après les autres au cours de la première alternance sous Abdoulaye Wade et au cours de la deuxième alternance sous Macky Sall », a-t-il déclaré sur les ondes de « Rfi ». Il trouve que cette victoire du Pastef prend aujourd'hui l'allure d'un véritable référendum pour indiquer une nouvelle voie à suivre pour le peuple sénégalais à savoir, l'ancrage dans la démocratie, la consolidation des acquis, la marche en avant du peuple sénégalais pour plus de justice, pour plus de progrès .

« L'élection a pris l'allure d'un référendum contre le pouvoir en place, pour ou contre le pouvoir en place. Donc, il n'y avait pratiquement pas de juste milieu. Quand vous comparez les scores des autres candidats avec ceux des deux autres, il y a une très grande différence. Les Sénégalais, d'abord, ne voulaient plus du tout de la prolongation de ce régime. Et même la perspective d'une transition, comme ça a été évoqué à un certain moment, si l'élection n'était pas achevée le 2 avril [date de la fin du mandat de Macky Sall, NDLR] – les Sénégalais n'en voulaient pas, parce que ça allait nous plonger encore dans une nouvelle crise », a-t-il expliqué. Pour avoir participé, avec beaucoup de camarades et de compatriotes, à la construction de cette démocratie et aux deux alternances (19 mars 2000 et 25 mars 2012), « c'est un vote sanction, fondamentalement, contre le régime en place ». « c'est une victoire bien méritée de Bassirou Diomaye Faye ».

Mieux, « c'est une nouvelle page de l'histoire du Sénégal qui s'ouvre avec un immense espoir et des défis énormes », a-t-il renchéri. Selon l’historien, « c'est une grande fierté » qu’il partage avec beaucoup de ses compatriotes et « il y a de quoi être fier du fait que ce soit évidemment cette nouvelle génération d'hommes politiques qui réussissent cela ». Aussi, pour la nouvelle éuipe dirigeante, « il faudra reconstruire et consolider notre système démocratique. C’est une aspiration communément partagée et tout le monde doit y participer ». Par conséquent, il espère que « les nouvelles autorités prendront toute la mesure de ce qui est arrivé et que toutes les institutions vont être reconstruites en vue de leur consolidation durable », a-t-il souligné. Également, sur le plan socio-économique, « les chantiers sont énormes et la jeunesse a une immense aspiration ». Ainsi, compte tenu de l’énorme complexité qui entoure la construction d'un État, « il faudra beaucoup de patience et surtout beaucoup de rationalité dans la démarche ».

Malamine CISSE

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