Des pays de la sous-région veulent copier le concept de l’ASP
L’Agence de sécurité de proximité (ASP) a reçu hier la visite d’Emile Perez, le directeur français de la Coopération internationale. La gouvernance sécuritaire et inclusive, expérimentée depuis un an au Sénégal, a été au centre des débats.
« La sécurité partout, par tous, pour tous » se concrétise dans la nouvelle configuration de la sécurité intérieure. Le Sénégal est allé très loin dans la modification du concept de monopole de la violence légitime. « La notion de coproduction de sécurité est importante car les citoyens sont appelés à participer au processus de sécurisation de l’espace public. Nous avons un effectif de 10 000 jeunes qui assure un maillage complet du territoire dont la représentation est effective jusqu’à l’échelon d’arrondissement », a souligné Pape Khaly Niang, le directeur général de l’ASP.
Selon lui, la matérialisation de la gouvernance sécuritaire repose sur trois paramètres essentiels : « Les contrats locaux de sécurité avec tous les acteurs, les élus locaux, les citoyens, la Police, la Gendarmerie, le procureur… ; les comités départementaux de prévention et de lutte contre la délinquance, c’est-à-dire la concertation avec les guides religieux, associations de quartiers ; et enfin l’agence (ASP) qui est l’outil opérationnel en rapport avec la Police et la Gendarmerie ».
Le directeur de la Coopération internationale, Emile Perez, accompagné de Jean-Luc Peduzzi, l’attaché de sécurité de l’ambassade de France à Dakar, s’est réjoui du modèle de gestion participative de sécurité. Un exemple qui ressemble à ce qui se fait dans l’Hexagone avec la police de proximité, les cadets de la République, ou les adjoints de sécurité (ADS). Pour lui, l'essentiel est de «rapprocher la Police et la population qu’elle sert au quotidien. Faire en sorte que les préoccupations des concitoyens soient totalement prises en compte par ceux qui sont chargés de les représenter dans les domaines de la sécurité ». Il a aussi plaidé pour une reproduction de cette initiative, qu'elle puisse être adaptée et promue dans d’autres pays.
La réussite du modèle inspire la sous-région, notamment au Niger, Burkina Faso, et au Mali qui souhaitent reproduire le modèle. Selon le directeur de l’ASP, cette démarche participe aussi à équilibrer la redistribution, car le pécule perçu par les agents va impacter sur l’activité économique. «On finance une fois et on gagne sur deux tableaux : l’emploi et la sécurité. Donc, la pertinence de ce concept n’est plus à discuter. »
La jeunesse face aux radicalismes
Avec cette gestion participative, l’ASP a créé des emplois pour la jeunesse, en la mettant à la disposition de la Police ou de la Gendarmerie, de la sécurité touristique, municipale, environnementale, ainsi que de la sûreté aéroportuaire.
Pour le directeur de le Coopération internationale, miser sur la jeunesse, c’est préparer le futur. « La meilleure chose a été de faire appel à des jeunes pour la création de notre propre avenir. Tout le monde va s’épanouir dans une société en sécurité. C’est aussi un pari sur notre propre avenir. Il faut que les jeunes trouvent un sens à leur vie pour éviter de se lancer dans les radicalismes »
Par ailleurs, un séminaire intitulé « État et Société civile, ensemble pour contrer les menaces radicales et violentes », va se tenir en mars 2015, annonce Georges Dassinious, conseiller technique au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
Ousmane Laye DIOP (stagiaire)