Les acteurs mettent en place un cadre de concertation
Un cadre régional de concertation des opérateurs de la filière anacarde est porté sur les fonts baptismaux à Sédhiou, avec comme objectif d'organiser le secteur de l’anacarde pour mieux sécuriser les productions.
Producteurs, transformateurs, collecteurs et exportateurs de la filière anacarde se sont retrouvés en conclave pendant 48 h dans la capitale du Pakao, pour réfléchir sur la création de conditions d’organisation et de sécurisation adéquate de leur production. Pour arriver à cet objectif, ces acteurs du secteur de l’anacarde ont décidé la mise en place d’un cadre régional de concertation des opérateurs de la filière compte tenu du nombre important de ménage (62%°) dont la survie dépend de l’exploitation de ces noix.
Ce cadre aura pour mission ‘’de promouvoir la collaboration et la concertation entre acteurs de la filière anacarde, de contribuer à la modernisation et à la professionnalisation des activités de la filière, de contribuer à la mise en œuvre d’un plan de développement de la filière pour enfin défendre les intérêts des opérateurs’’, explique Maodo Ba, coordonnateur du Programme d’appui au développement économique de la Casamance (PADEC). Selon toujours M. Ba, ce cadre régional de concertation des opérateurs est constitué ‘’d’une assemblée générale qui est composée de délégués dûment mandatés par les différents collèges, d’un bureau exécutif qui est chargé d’opérationnaliser les politiques et les stratégies de développement définies par l’assemblée générale, et d’un comité consultatif qui va jouer le rôle de coordination et d’harmonisation des activités de la filière anacarde’’.
‘’Nous sommes sûrs qu’avec la mise en place de cadre, nous allons davantage sécuriser nos productions car depuis quelques années, nous investissons notre argent dans ce secteur sans y gagner quelque chose ; au contraire, nous perdons’’, soutient Amadou Dia, un producteur en même temps transformateur dans le Balantakounda pour qui ‘’c’est le marché noir qui fixe les prix très en deçà du prix international. Par exemple, les producteurs cèdent aux acheteurs leur anacarde à 150 francs le kg à cause de la crise sociale alors qu’il est à 700 francs. C’est un énorme manque à gagner pour nous’’. Il ajoute : ‘’C’est une pratique d’avec laquelle nous allons rompre, avec ce cadre, pour qu’enfin nous puissions vraiment bénéficier des retombées de l’anacarde.’’
LAMINE BA (Correspondant, Sédhiou)