Publié le 14 Dec 2014 - 21:50
SEQUESTRATION ET VIOL COLLECTIF A KOLDA

5 garçons se relaient sur une mineure pendant des heures

 

Le Procureur a requis hier 10 ans de prison ferme contre I.B, B.D et B.B. Le trio est poursuivi pour séquestration et viol collectif sur une mineure au quartier Saré Moussa dans la commune de Kolda.

 

Les faits se sont déroulés, dans la nuit du lundi 17 novembre 2014, vers les coups de 22 heures à hauteur du pont Abdoul Diallo. La victime Sadio Diao hèle le nommé Ibrahima Barry, conducteur de moto Jakarta. Elle lui demande de la déposer au quartier Bantanguel, situé sur la route de Tambacounda, moyennant 250 francs.

Arrivés au quartier, Ibrahima Barry refuse de laisser descendre sa cliente, accélère et s’arrête, quelques mètres plus tard, aux pieds de son ami Babacar Diop qui l’attend tranquillement à un croissement sombre. Le complice s’assoit derrière la fille et lui met la main sur la bouche pour l’empêcher de crier. Les deux voyous l’amènent dans une chambre située dans le quartier Saré Moussa. Ils sortent un couteau et menacent de la tuer si elle tente de fuir ou de crier. Prise de panique, la fille obéit. Ses bourreaux la déshabillent et l’allongent sur un matelas étalé à même le sol. Ce sont cinq garçons qui vont se relayer sur elle.

Aux environs de deux heures du matin, les cinq voyous lui laissent le temps de se reposer et de boire, pour ensuite reprendre leur sale besogne. La fille en profite pour tromper leur vigilance et prendre la fuite. Elle est pourchassée par Boubacar Barry, un des malfaiteurs, qui réussit à lui arracher les perles qu’elle porte autour des reins, sans pouvoir l’arrêter. La jeune fille entre dans une maison pour demander secours. Elle raconte sa mésaventure à la dame Aminata Ba, âgée de 54 ans, qui habite la maison. Cette dernière lui donne un pagne et téléphone à ses parents qui arrivent sur les lieux et conduisent leur fille au Commissariat urbain de Kolda où une plainte est déposée contre X pour séquestration et viol collectif.

Les complices Kalilou et Tidiane sont en fuite

Le même jour, les éléments du commissariat effectuent une descente sur les lieux, accompagnés de la victime et de ses parents. Les enquêteurs trouvent dans la chambre un matelas, une boîte contenant des préservatifs, un couteau, des perles de la victime et une photo de cinq personnes. Sur celle-ci, la fille parvient à identifier deux de ses violeurs. Il s’agit d’Ibrahima Barry, né le 10 juillet 1993 à Kolda, un marchand, mécanicien de moto, reconverti en conducteur de moto Jakarta et Babacar Diop, né le 06 octobre 1995 à Dakar, élève en classe de Terminale dans un établissement de la ville. Tous habitent le quartier Saré Moussa. Ils sont cueillis la même nuit. Par contre, les deux propriétaires de la chambre, Kalilou et Tidiane prennent la fuite. Selon des sources concordantes, ils seraient à Diaobé.

Hier, devant la barre du tribunal régional, la dame Aminata Ba a témoigné que la fille a fait irruption chez elle toute nue, aux environs de deux heures du matin. « Après m’avoir raconté son histoire, je lui ai prêté un pagne et pris le numéro de téléphone de ses parents qui, après mon appel, sont venus récupérer leur fille », a-t-elle expliqué aux juges. Les prévenus Ibrahima Barry et Babacar Diop ont balayé d’un revers de main les accusations de la fille.

« C’est à la police que nous avons vu cette fille », ont déclaré les deux. Tandis le nommé Boubacar Barry, né le 03 mai 1995 à Kolda, conducteur de moto Jakarta et demeurant au quartier Saré Moussa, a reconnu des rapports sexuels ‘’consentis’’. «J’ai eu des rapports sexuels avec la fille, parce qu’elle m’a proposé d’aller chez moi, à condition que je lui donne 2000 francs pour la passe. On est tombé d’accord. On a eu un rapport consenti. Après je lui ai remis les 2000 francs », a-t-il soutenu.

Des déclarations rejetées par le procureur qui s’est appuyé sur les objets retrouvés par les enquêteurs sur les lieux du crime. « De l’enquête préliminaire jusque devant votre barre, la victime n’a pas varié dans ses déclarations. Monsieur le président du tribunal, les preuves sont là sous vos yeux », a-t-il martelé, avant de demander au tribunal de les condamner à 10 ans de prison ferme. Prenant la parole, Me Djiba, l’avocat de Babacar Diop, a demandé au tribunal la relaxe pure et simple de son client. « Car vous ne pouvez pas condamner mon client sur la base d’une photo », a-t-il dit aux juges.  Le verdict sera rendu le 24 décembre prochain.

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 

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