Le gouvernement compte définir un calendrier de négociation

Suite à la rencontre tripartite d'hier, le Chef de l’État a demandé au Premier ministre de définir un calendrier de négociations visant à la signature, le 1er mai 2025, d’un pacte de stabilité sociale pour la période 2025-2029.
Hier, en Conseil des ministres, le président de la République a invité le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre en charge du Travail à définir, avec les centrales syndicales et le patronat, un calendrier de négociations pour la signature, le 1er mai 2025, d’un pacte de stabilité sociale durant la période 2025-2029.
Il sera également question de fixer des rendez-vous semestriels d’évaluation pour renforcer le dialogue social tripartite (État-Patronat-Syndicats). Diomaye Faye a, par ailleurs, demandé au gouvernement de veiller, dans le respect des lois et règlements, à la prise en charge, selon un calendrier déterminé, des doléances syndicales et patronales qui n’ont pas d’impact sur les finances publiques ou qui ont un impact mineur et maîtrisé sur celles-ci.
De plus, il a indiqué à M. Sonko et au ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, l’urgence d’examiner les voies et moyens d’accélérer l’apurement de la dette intérieure auditée. Le PM Sonko devra veiller, avec M. Diba et le ministre en charge de la Fonction publique, Olivier Boucal, à engager une réflexion sur l’évaluation du système de rémunération dans le secteur public (fonction publique et secteur parapublic), ce qui pourrait permettre d’évoluer vers un cadre « plus juste et équitable ».
Dans sa communication, le Premier ministre a rappelé l’urgence d’un dialogue social inclusif et sincère en vue de la conclusion d’un Pacte national de stabilité sociale, au plus tard le 1er mai 2025, avec l’objectif de parvenir à des décisions équilibrées pour répondre aux revendications tout en prenant en compte la situation économique et financière du pays. Dans cette perspective, Ousmane Sonko a donné des orientations au ministre en charge du Travail, en relation avec le ministre de la Fonction publique et le ministre des Finances et du Budget, en vue de la mise en œuvre des diligences requises pour le strict respect du calendrier fixé pour le démarrage des négociations, au plus tard le 2 avril 2025.
Mise en œuvre immédiate du chantier de l’équité salariale
Pour l’heure, Ousmane Sonko a engagé les membres du gouvernement concernés à accélérer et finaliser les actions afférentes à certaines préoccupations ressorties de la rencontre tripartite. Il s’agit notamment de la liquidation des points de revendications pouvant faire l’objet d’une mise en œuvre immédiate, du chantier de l’équité salariale, de la seconde phase des mesures de réduction du coût de la vie sans impact budgétaire, du programme rénové de construction de logements sociaux, de la relance des activités économiques, en particulier dans le secteur des bâtiments et travaux publics, ainsi que de l’achèvement des anciens chantiers de construction d’écoles, d’universités et d’hôpitaux, et du démarrage des nouveaux chantiers.
Il a renouvelé ses fermes instructions pour le paiement à temps des salaires, primes, bourses et sommes dues aux gestionnaires des restaurants universitaires.
Concernant les préoccupations du patronat, le PM a pris bonne note des directives du Chef de l’État, en exhortant le ministre des Finances et du Budget à lui soumettre, dans les plus brefs délais, la stratégie d’apurement des engagements financiers de l’État vis-à-vis des entreprises. S’agissant de l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre de l’Agenda Sénégal 2050, il a demandé au ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, en relation avec le ministre, Secrétaire général du Gouvernement, d’organiser des rencontres avec le secteur privé, au mois d’avril 2025, autour des orientations stratégiques de l’Agenda et du portefeuille de projets du plan quinquennal 2025-2029.
Intensifier le plaidoyer relatif à la lutte contre les violences faites aux femmes
Hier, un autre sujet a été largement évoqué, lors du conseil des ministres : il s’agit de la célébration prochaine de la Journée internationale des droits des femmes, prévue le 08 mars 2025. A cet effet, le Chef de l’Etat a d’abord salué l’organisation de la Semaine nationale de la femme et ensuite magnifié le rôle fondamental des femmes dans le développement économique et social du Sénégal. Ensuite, il a demandé au Ministre de la Famille et des Solidarités de poursuivre et d’intensifier le plaidoyer relatif à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Selon la note, le président Faye a aussi fait part de l’importance primordiale qu’il accorde à l’éducation et à la formation professionnelle et technique des jeunes filles, mais aussi à l’encadrement et au financement des activités économiques des femmes dans une dynamique soutenue de territorialisation du financement. De ce fait, il a pris un certain nombre de décisions. Le chef de l’Etat a demandé au Ministre de la Famille et des Solidarités de finaliser urgemment le projet de loi relatif à l’autonomisation économique des femmes.
Selon la note, cette loi en gestation se veut un nouveau cadre législatif innovant qui permettra d’élargir et de mutualiser les opportunités et possibilités de formation, d’encadrement et de financement des activités des femmes. ‘’Il facilitera notamment l’ancrage national de l’économie sociale et solidaire ainsi que le développement communautaire dans toutes les localités du pays. A ce titre, il est indispensable d’actualiser le recensement des groupements féminins et organisations de femmes dans les départements, afin de disposer d’une cartographie exhaustive et d’un système d’information fiable et performant pour mieux orienter les interventions de l’Etat envers les cibles’’, informe la note.
Sur le même sujet, Diomaye Faye a demandé au Premier Ministre et au Ministre de la Famille et des Solidarités de mutualiser les crédits et fonds destinés au financement et au développement de l’entreprenariat féminin. Pour cela, il faudra renforcer les missions, la composition et les moyens du Conseil consultatif de la Femme, notamment en ce qui concerne la promotion de l’entreprenariat féminin, l’équipement et l’allègement des travaux des femmes, la programmation des réalisations d’infrastructures en faveur des femmes et la protection des femmes vulnérables notamment celles vivant avec un handicap.
‘’Pour clore ce chapitre, le Président de la République a demandé au Ministre de la Famille et des Solidarités de réviser le mode d’intervention du Programme national de Bourses de Sécurité familiale, à la lumière des évaluations effectuées et de l’actualisation du Registre national Unique (RNU) finalisé’’, informe toujours le communiqué.
BABACAR SY SEYE