324 forces spéciales outillées pour contrer les terroristes
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Réunies à Thiès, dans le cadre de l’exercice international dénommé Flintlock, les 324 forces spéciales venues de 11 pays d’Afrique et d’Occident vont mutualiser leurs forces et travailler pendant deux semaines à renforcer leurs capacités dans le partage de l’information, afin de combattre efficacement les terroristes.
Dans la salle du Centre régional tactique Capitaine Mbaye Diagne de Thiès, des forces spéciales occidentales et africaines. Assises sur des chaises, fusil à la main, ces dernières, au nombre de 324, sont prêtes à travailler côte à côte et partager leurs expériences, pendant deux semaines, en terre sénégalaise et mauritanienne, pour contrer de façon efficace les groupes terroristes au plan mondial.
Conscients du caractère international du terrorisme et de son ampleur dans les pays du Sahel, six pays occidentaux (USA, Royaume-Uni, France…) et cinq pays africains (Mauritanie, Niger, Sénégal, Burkina Faso…) ont décidé de mutualiser leurs forces dans le cadre de l’exercice international Flintlock-2020. L’objectif de cette manœuvre multinationale reste le partage de l’information et de toutes les stratégies afin de combattre les terroristes qui n’hésitent plus à frapper les cantonnements militaires et fragiliser certains États africains.
Dans ce dessein, les forces spéciales des armées africaines vont bénéficier de leurs frères d’armes occidentaux, d’une expertise pouvant leur permettre de mener avec efficacité des opérations de lutte contre le terrorisme.
Selon le chef de la délégation américaine, Flintlock-2020 vise à outiller davantage les forces spéciales africaines afin qu’elles puissent répondre aux multiples défis sécuritaires sur le continent. ‘’Les organisations extrémistes menacent la sécurité en Afrique et à l’étranger. Les efforts doivent être intégrés et concentrés. Car une Afrique sûre, stable et prospère est dans l’intérêt de tous. Aucun pays ne peut engager à lui seul la lutte contre l’extrémisme. C’est pourquoi la participation de tous à l’exercice Flintlock s’avère indispensable. Il faut donc renforcer nos capacités pour faire face à toutes sortes de menaces terroristes’’, déclare le capitaine Nathan.
L’officier des armées américaines rappelle aussi que le but de cet exercice international, après celui de 2016, c’est de réussir à mettre en œuvre un système d’interopérabilité sans lequel, dit-il, il sera difficile de lutter contre l’extrémisme violent en Afrique et ailleurs.
Pour sa part, le représentant du chef d’État-major général des armées du Sénégal à cette cérémonie d’ouverture du Flintlock-2020, invite les forces spéciales sénégalaises, mauritaniennes, nigériennes, etc., à s’approprier toutes les techniques de combat et tous les savoir-faire qui leur seront délivrés lors de cette formation. Aussi, le commandant de la zone militaire n°7 de Thiès appelle tous les bénéficiaires à ‘’renforcer la cohésion et l’interopérabilité des forces impliquées’’ qui, selon lui, sont deux aspects indispensables à la prise en compte efficiente des défis sécuritaires en général et du terrorisme international en particulier.
Ainsi, il les exhorte à faire preuve de ‘’dépassement’’ et d’avoir ‘’l’humilité’’ d’apprendre des autres. ‘’Il faudra être réceptif aux enseignements que les organisateurs de cet exercice voudront bien faire passer. Soyez curieux et posez les bonnes questions à nos partenaires dont l’expertise en la matière n’est plus à démontrer. Cet exercice offre une belle opportunité d’harmoniser nos procédés et procédures opérationnels, gage d’une bonne interopérabilité’’, conseille le colonel Magatte Ndiaye.
GAUSTIN DIATTA (THIES)