Le bilan des décès passe à sept personnes

Le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, Dr Ibrahima Sy, était hier à Saint-Louis pour constater de visu la situation épidémiologique de la fièvre de la vallée du Rift qui sévit dans la région Nord. Une visite qui lui a permis d'évaluer l'ampleur de la maladie mais également d'annoncer de fortes recommandations du niveau central pour une meilleure prise en charge des personnes infectées.
Malgré la forte mobilisation des autorités administratives et sanitaires, en quelques jours, l'épidémie de la fièvre de la vallée du Rift est en train de faire d'énormes dégâts dans la région de Saint-Louis. Le bilan à la date d'hier faisait état de 122 suspects pour 21 cas confirmés dont sept décès. C'est dans ce cadre que le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, Dr Ibrahima Sy, s'est rendu sur le terrain pour rencontrer le comité régional de gestion de crise et constater de visu la situation épidémiologique.
Pour le ministre de la Santé, presque tous les districts de la région sont touchés, à l'exception de celui de Pété dans le département de Podor. « Nous ne sommes pas encore à l'abri, même si Pété n'est pas touché. La situation de la maladie est un peu critique puisque c'est la première fois qu'on enregistre au moins sept décès en l'espace d'une semaine sur vingt-et-un cas confirmés. Pour les autres cas identifiés et qui sont positifs, certains sont en train d'être pris en charge dans les structures sanitaires et d'autres font l'objet d'un suivi », a déclaré Dr Ibrahima Sy.
Une situation sérieuse qui nécessite une mobilisation communautaire pour lutter efficacement contre la propagation de la maladie. À en croire M. Sy, il faut travailler avec l'ensemble des acteurs pour ralentir la propagation de la maladie. « À travers une mobilisation citoyenne et communautaire avec l'engagement des agents de santé communautaire, nous pourrons ralentir le rythme de l'épidémie. Auparavant, nous avions quelques foyers, mais maintenant ceux-ci se sont propagés au gré de la divagation des ruminants. D'ailleurs, les ruminants et les mares contaminés sont identifiés comme vecteurs de la maladie dans la région. C'est pourquoi un appel est lancé à la population pour qu'elle collabore avec les autorités sanitaires, y compris celles en charge de l'élevage, afin de juguler très rapidement cette maladie », a soutenu le ministre de la Santé.
Les lits de réanimation seront renforcés à l'hôpital
Avant d'inviter les populations à effectuer des dons de sang - car la maladie étant une fièvre hémorragique nécessitant des transfusions sanguines dans certains cas - le ministre a également appelé à l'adoption de gestes responsables pour se protéger.
Face à la presse, Dr Ibrahima Sy est aussi revenu sur les fortes recommandations pour appuyer le comité régional dans ses plans d'action de lutte contre la fièvre de la vallée du Rift. « Les recommandations sont nombreuses, mais le plus important est d'accroître la surveillance à base communautaire car tout se jouera à ce niveau. Il s'agit de faire en sorte que les populations puissent elles-mêmes identifier la maladie pour mieux collaborer avec les acteurs du système de santé. La deuxième recommandation consiste à renforcer davantage la collaboration interministérielle. Nous savons qu'elle existe déjà, mais il faut fluidifier l'information et disposer de données en temps réel. Nous invitons les populations à dormir sous des moustiquaires imprégnées. À nos parents éleveurs, nous les appelons à éviter les contacts prolongés avec les mares, car beaucoup d'entre elles sont identifiées comme infectées. Les moyens de prévention doivent donc être mis en place pour éviter au maximum la propagation de la maladie. Le ministère de la Santé et de l'Hygiène publique travaille avec les partenaires pour mobiliser les moyens nécessaires afin d'organiser une riposte rapide et efficace autour de la coordination du gouverneur de la région de Saint-Louis », a-t-il signalé.
Le ministre de la Santé a aussi rappelé que Saint-Louis ne dispose pas de centre de traitement des épidémies, mais que des lits de réanimation sont en cours de préparation à l'hôpital régional. La région de Louga pourrait être impliquée pour gérer certaines urgences sanitaires, afin de décongestionner Saint-Louis.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS