Samuel Sarr éconduit les agents de la DIC
''Ce jour à 12h, je viens de recevoir 2 agents de la division des investigations criminelles (dic) qui ont voulu me remettre une convocation pour me présenter au bureau du juge du 3e cabinet le jeudi 27 février. J'ai refusé de prendre cette convocation où il n'est pas mentionné mon statut d'ancien ministre d’État, ni l'objet de cette convocation'', a publié hier l'ex-ministre de l'Énergie Samuel Sarr, sur son compte facebook.
Au moment où la traque des biens mal acquis reprend un second souffle, cette attitude risque de faire tache. Car jusqu'ici, les personnalités de l'ancien régime convoqués par les autorités judiciaires ont déféré aux convocations, sans faire de problème. D'ailleurs, le message de Samuel Sarr est intitulé ''L'acharnement continue... Le combat se poursuivra...''.
La division des investigations criminelles risque de ne pas laisser passer cette bravade, au moment où, comme indiqué par EnQuête dans son édition d'hier, de nombreuses convocations sont dans le circuit. Ce refus risque donc de faire désordre, même si Samuel Sarr termine son message posté sur son compte facebook par cette remarque : ''En attendant le 27 février, je refuse d'aller répondre au juge, sauf si je reçois une convocation en bonne et due forme et légale.''
La DIC va-t-elle revenir avec une convocation ''en bonne et due forme et légale'' ? Ou bien, à l'instar de l'interpellation musclée du responsable libéral Bara Gaye, va-t-elle employer les grands moyens pour contraindre l'ex-ministre à déférer à la convocation du juge ? Dans tous les cas, l’ancien ministre de l’Energie, Samuel Sarr, a du souci à se faire car, devant répondre, selon toute vraisemblance, au magistrat instructeur sur la procédure qui vaut à l’ancien Directeur général de la Société africaine de raffinage, Carmélo Sagna, un séjour carcéral.
Ce dossier du mauvais fioul de la Sar, qui aurait coûté près de 10 milliards de francs Cfa, a déjà valu l'audition de plusieurs cadres de la société. Carmelo Sagna, le dernier Directeur général de la Sar avant que Bin Laden n'impose de nouvelles règles, après son entrée dans le capital, a déjà expliqué que l’importante quantité d’eau retrouvée dans les réservoirs de la Sar était due à des défaillances internes à la société elle-même.
En attendant d'y voir clair, Samuel Sarr peut compter sur le soutien de Doudou Wade, hospitalisé en France. Le responsable libéral a posté ce message : ''De mon lit d'hôpital, tu as toute ma fraternité. Il est impérieux de lutter pour une justice respectueuse des règles élémentaires du respect des droits des Sénégalais.''
Gaston COLY