Le miracle de Londres
Trouver un billet pour les JO n'est pas chose aisée. En obtenir un à la dernière minute relève de la gageure. Mission accomplie!
Venir à Londres sans les précieux sésames peut s'avérer frustrant. Les lieux transpirent l'événement, l'excitation est palpable, les sourires se lisent sur les visages des petits comme des grands. A quelques centaines de mètres de l'épicentre du sport mondial, un mur se dresse sur le chemin des "sans-billets", contraints de demeurer au-delà de l'enceinte sacrée.
Autour du parc olympique, l'un des plus grands centres commerciaux du Royaume-Uni accueille les spectateurs venus du monde entier. Les curieux en quête du graal sportif viennent aussi y flâner dans l'espoir d'y décrocher miraculeusement une place ou pour s'informer. Chaque jour apporte en effet son lot de rumeurs en tous genres, positives, optimistes, réjouissantes ou déprimantes. Les stades seraient à moitié vides et des billets seraient remis en vente. A écouter les stewards, la réalité semble plus cruelle: "Circulez, il n'y a rien à voir!", entonnent en substances les mégaphones du coin...
Avant d'accéder au stade, il faut passer par le parc olympique. Si en théorie, il est possible de pénétrer ce premier cercle de privilégiés (billet vert, 10 livres sterling/12,5 euros), en pratique, on constate que l'aire est surtout réservée aux "vrais" spectateurs des JO (billet rouge). Quelques places se libèrent pendant les jours creux et on sait qu'il y en a peu...
Quand on pose la question, le steward botte en touche et renvoie vers le site Internet. Là, tout se complique et on se demande si ces fameux billets existent réellement. A moins de passer la journée sur le web, c'est mission impossible, sans compter les bugs inexplicables et injustifiés, les déviations vers l'agence officielle belge, etc.
Par l'intermédiaire d'un ami anglais, plein de compassion et sans doute ému par mon triste sort, j'obtiens finalement le laisser-passer tant espéré. Muni de plusieurs billets pour diverses compétitions, le bon samaritain m'offre l'un des siens. La surprise s'avère aussi inattendue que délectable et le bonheur à la hauteur de l'événement. Le miracle a eu lieu!
Du hockey au programme de la journée: Inde-Corée et... Allemagne-Pays-Bas! Première surprise et deuxième miracle de la journée: une entrée dans la Riverbank Arena (stade de hockey) donne le droit d'assister à une "session" et donc à deux matches. Les deux nations européennes font partie du top 3 mondial et vu le mode de répartition des billets, tomber sur une telle affiche relève de la loterie. Les réservations s'effectuent souvent avant le tirage au sort des groupes qualificatifs, il est par conséquent difficile de suivre sa propre équipe... Peu importe, les JO se distinguent des autres compétitions: l'important, c'est d'y être!
Véritable parc d'attraction olympique, l'expérience dépasse le cadre sportif. Le stade d'athlétisme trône au milieu de ce site monumental et l'écran géant installé dans le parc permet de suivre les exploits des... Britanniques. Patriotisme oblige, les prestations des héros nationaux priment sur celles des autres et on ne s'en plaint pas, le spectacle et l'émotion valent le détour. Le public est survolté à chaque point gagnant d'Andy Murray, au point que la ferveur s'étend sur le stade de hockey. A l'annonce de sa victoire, le public (britannique) d'Allemagne-Pays-Bas scande son nom sous le regard perplexe des supporteurs hollandais et allemands, avant d'entendre une foule émue entonner au loin le God Save The Queen...
Les JO, c'est un peu ça finalement, un grand parc d'attractions familial, une ambiance bon enfant et l'impression d'être au bon endroit au bon moment.