Le parquet de Dakar annonce l’arrestation de 410 personnes
À la suite de la condamnation d’Ousmane Sonko dans l’affaire qui l’oppose à Adji Sarr, le Sénégal a connu une vague de contestations. Des affrontements au cours desquels plusieurs pertes en vies humaines et des dégâts matériels ont été notés. Le parquet de Dakar a sorti un communiqué pour faire le point sur les arrestations des présumés auteurs.
Dans un communiqué qu’il a rendu public, hier, le parquet de Dakar a dressé le bilan des violentes manifestations survenues à Dakar. Le 1er juin 2023, quand le juge de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar a prononcé son verdict dans l’affaire opposant le sieur Ousmane Sonko à la demoiselle Adji Sarr, des échauffourées ont eu lieu un peu partout à Dakar et dans certaines localités du pays. Ces affrontements, indique le parquet, sont à l'origine de pertes en vies humaines, de dégâts matériels portant notamment sur des édifices publics, des biens mobiliers et immobiliers.
Selon le procureur de la République, ‘’l'intervention des forces de défense et de sécurité a toutefois permis l'interpellation de 410 personnes qui ont participé aux manifestations et sont également impliquées dans ces faits à caractère criminel’’.
À cet effet, informe la note, le ministère public a opté pour un règlement graduel en considération de la nature des faits reprochés à chaque individu déféré. En ce sens, renseigne la même source, ‘’les mineurs sont généralement mis en liberté provisoire avec une remise à leurs civilement responsables ; ceux d'entre eux qui sont âgés de moins 13 ans n'ont pas fait l'objet de poursuites. Mais si le maintien en détention s'impose, ils sont poursuivis devant le tribunal pour enfants’’.
Aussi, indique le procureur, les manifestants dont l'implication est moindre, ont été poursuivis devant la juridiction des flagrants délits pour des faits de manifestations non autorisées, sur la base de l'article 98 du Code pénal.
S’agissant des autres manifestants, le ministère public a estimé utile, ‘’eu égard à la gravité des faits qui leur sont reprochés et à l'étendue des dégâts matériels causés, pour la plupart, par des incendies que ces derniers ont délibérément provoqués, d'opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites’’.
Sur ce, informe-t-il, une information judiciaire a été requise contre ces individus pour des faits ‘’d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique conformément aux dispositions des articles 80, 97, 98, 255, 431-1 et suivants du Code pénal’’.
À en croire le procureur, ces procédures visent également à situer la responsabilité de toutes les personnes instigatrices de ces violents attroupements.
Par conséquent, conclut-il, ‘’une information judiciaire a été ouverte contre X’’.
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MANIFESTATIONS À PIKINE ET À GUÉDIAWAYE
Le parquet déplore les ‘’actes de vandalisme’’
À l’instar de son collègue de Dakar, le procureur de la République du tribunal de Pikine-Guédiawaye a également fait le point sur les arrestations survenues à l’occasion des manifestations du 1er au 3 juin. Il révèle l’interpellation de 306 individus dans cette circonscription.
Après le procureur de Dakar, son collègue de Pikine-Guédiawaye a publié, hier, un communiqué sur les événements qui ont succédé à la condamnation d’Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet Beauté. Dans le document, le parquet de Pikine-Guédiawaye renseigne que les forces de défense et de sécurité déployées sur le terrain pour contenir les manifestants ont procédé à l'interpellation de près de 306 individus dont 63 mineurs, soit sur le théâtre des opérations, soit à la suite d'intenses investigations.
Les présumés auteurs, selon le document, ont été déférés au parquet de céans. Le traitement des procédures qui en est résulté s'est fait ainsi qu'il suit : en ce qui concerne les mineurs (élèves et autres), ils ont été interrogés en présence de leurs civilement responsables, avec le concours du service de l'Action éducative en milieu ouvert (AEMO - compétent pour des mesures d'assistance éducative) confiés à leurs parents et renvoyés en flagrants délits devant le tribunal pour enfants. Pour les autres catégories de personnes interpellées, le parquet, compte tenu de la gravité des faits, a requis l'ouverture d'une information judiciaire et le mandat de dépôt.
Face aux pillages, actes de vandalisme, destructions de biens publics et privés, et aux pertes en vies humaines, le parquet a décidé de l'ouverture d'une information judiciaire contre X pour situer les responsabilités.
MAGUETTE NDAO