L'infirmier-chef de poste tué à coups de machette

Mamadou Samba Diallo, infirmier-chef du poste de santé d’Arafat, a été tué ce mercredi, lors d’une agression perpétrée par une bande de trois individus armés et non identifiés qui ont emporté avec eux un mouton. Le corps médical élève la voix pour réclamer justice et une meilleure sécurisation des structures de santé.
Le réveil a été brutal à Koungheul, notamment au village d’Arafat. En effet, ce mercredi vers 3 h, trois individus armés de machettes, de couteaux et d’autres armes blanches ont fait irruption dans le poste de santé de ce village. À pareille heure, on se fait une idée du calme qui régnait sur les lieux, surtout dans ces zones rurales excentrées. Sûrement, les assaillants en ont profité pour passer à l’attaque. Sur les lieux, les malfrats ont lâchement battu à mort l’infirmier-chef de poste Mamadou Samba Diallo.
D’après nos sources, la victime élevait des moutons et les assaillants avaient effectué une descente pour subtiliser les bêtes. De sources sécuritaires, les voleurs n'ont pu emporter qu'un mouton, même si leurs intentions ont été de tout prendre.
Ainsi, après altercations avec les bandits, l’infirmier-chef de poste a été roué de coups de machette. Blessé, son adjoint lui a appliqué des soins avant de l'évacuer au centre de santé de Koungheul où il a succombé à ses graves blessures.
Les gendarmes, alertés par le sous-préfet de la localité, se sont rendus sur les lieux, mais les trois suspects s'étaient déjà enfuis. Des témoins racontent l’horreur et la brutalité de l’acte.
Selon le docteur El Hadj Malick Niang, médecin-chef du district sanitaire de Koungheul auquel est rattaché le poste de santé d’Arafat, la victime a reçu des coups de machette et autres objets contondants, aussi bien à la tête que sur plusieurs parties du corps. De l’avis du Dr Niang, la cruauté des assaillants a été telle que le corps du défunt a été transpercé de toute part, faisant place à des blessures si profondes que les traces du giclement du sang sont visibles sur les lieux du drame.
D’après le médecin-chef, les autorités devraient tout mettre en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime et les traduire en justice. Au-delà de cette exigence, le Dr Niang exprime l’urgence de renforcer la sécurité au niveau des structures de santé, en zone rurale. Son inquiétude est également justifiée par l’approche de la fête de Tabaski. Une période dangereuse, selon lui, où les bandits dictent leur loi et imposent la terreur chez les populations qui sont victimes d'agressions et de vols.
Quant au corps du défunt, il a été déposé à la morgue du centre de santé de Koungheul, alors que les populations demandent plus de sécurité avant que ce cas ‘’isolé’’ n'atteigne le degré des violences entre agriculteurs et éleveurs qui ne cessent de faire des blessés et des morts à l’arme blanche.
Ce drame a suscité une vague d’indignation chez le corps médical. Le secrétaire exécutif permanent du Sutsas, dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’, a déploré cet acte qui a coûté la vie à un des leurs. En signe de solidarité, le vendredi 23 mai est décrété par le Sep du Sutsas journée noire et de prières, de port de brassards noirs et de sit-in dans tous les districts sanitaires du Sénégal. Au niveau local, un arrêt de travail à partir de 9 h hier, a été observé par l’Union régionale du Sutsas de Kaffrine en guise de protestation et pour réclamer une meilleure sécurisation des structures de santé.
Alioune Badara Diallo Kane