Publié le 19 Jan 2013 - 13:33
ALGERIE

Le commando détient toujours un groupe d'otages, cerné par l'armée

Photo non datée du site pétrolier BP d'In-Amenas, en Algérie

 

Un commando jihadiste disant agir notamment en représailles à l'intervention française au Mali affirme détenir toujours sept otages étrangers, après un assaut de l'armée contre un complexe gazier du Sahara algérien où il est retranché.

 

A l'étranger, les Etats-Unis et le Japon ont lancé un avertissement à l'Algérie pour qu'elle préserve la vie des otages retenus par le groupe, Washington relayant à mots couverts les critiques du Royaume-Uni ou de la Norvège à l'adresse d'Alger.

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a lui condamné "dans les termes les plus vifs l'attaque terroriste".

 

Plus de 72 heures après l'attaque et la prise d'otages sur le complexe gazier d'In Amenas, à 1.300 km au sud-est d'Alger, non loin de la frontière libyenne, les ravisseurs étaient cernés par les forces spéciales et détenaient toujours une dizaine d'otages -algériens et étrangers-, a-t-on appris samedi de source de la sécurité algérienne.

 

"C'est toujours le statu quo", a déclaré à l'AFP cette source.

 

Des sources au sein des "Signataires par le sang", groupe jihadiste dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar auquel appartient le commando, ont affirmé vendredi à l'agence mauritanienne ANI que les ravisseurs "détiennent encore sept otages étrangers --trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique-- dans l'usine" du site.

 

La Belgique a toutefois indiqué ne disposer d'aucun indice sur la présence de Belges parmi les otages.

 

Un mort américain, un autre français

 

Selon la chaîne de télévision américaine NBC News, deux Américains se sont échappés et le sort de deux autres demeurait inconnu. Trois otages roumains ont été libérés, selon Bucarest.

 

Deux ressortissants norvégiens, jusqu'alors portés manquants sur le site d'In Amenas, sont sains et saufs, ramenant à six le nombre de Norvégiens dont on est sans nouvelles, a annoncé le groupe pétrolier Statoil qui gère le site avec l'Algérien Sonatrach et le Britannique BP.

 

Selon un bilan provisoire de l'assaut fourni vendredi par une source de la sécurité citée par l'agence algérienne APS, 12 otages et 18 ravisseurs ont été tués, et une centaine d'otages étrangers - sur 132 - libérés, ainsi que 573 employés algériens.

 

Elle ne précise cependant pas le nombre et la nationalité des étrangers ayant péri.

 

Un porte-parole du groupe armé avait dit jeudi que 34 étrangers avaient été tués dans l'assaut lancé par les forces spéciales contre la base-vie du complexe, tandis qu'un autre groupe restait retranché dans l'usine avec ses otages.

 

Washington a annoncé la mort d'un Américain, et Paris celle d'un Français.

 

Le photographe de l'AFP a vu passer samedi un camion à bord duquel se trouvaient cinq cercueils qui se dirigeait vers l'hôpital d'In Aménas, où sont soignés les blessés évacués depuis jeudi. L'établissement est cependant interdit à la presse.

 

"Enveloppés d'explosifs"

 

D'après ANI, le commando est composé d'une quarantaine de membres originaires d'Algérie, d'Egypte, du Niger, du Tchad, de la Mauritanie, du Mali et du Canada qui se seraient infiltrés en Algérie à partir du Niger.

 

D'après les sources jihadistes citées par l'agence mauritanienne, il est dirigé par Abdelrahmane "le Nigérien" qui détient avec d'autres hommes les sept otages étrangers.

 

Selon ces sources, Mokhtar Belmokhtar propose "à la France et à l'Algérie de négocier pour l'arrêt de la guerre livrée par la France" dans le nord du Mali.

 

Il voudrait en outre "échanger les otages américains détenus par son groupe" contre un Egyptien, Omar Abdel-Rahman, et une Pakistanaise, Aafia Siddiqui, emprisonnés aux Etats-Unis.

 

Outre les centaines de travailleurs algériens, des Américains, des Britanniques, des Japonais, des Français, un Irlandais, des Norvégiens et des Philippins figuraient parmi les personnes prises en otages mercredi.

 

D'ex-otages ont livré leur récit de l'attaque jeudi.

 

L'épouse d'un employé philippin, Ruben Andrada, raconte ainsi que les otages avaient été enveloppés d'explosifs et installés dans des camions piégés.

 

"Ils lui ont mis une bombe sur lui, comme un collier", a affirmé Edelyn Andrada à une radio de Manille. "Heureusement, la bombe installée dans le camion n'a pas fonctionné. Les bombes dans les autres véhicules ont été déclenchées et des gens sont morts", a-t-elle ajouté, précisant que son mari était soigné à l'hôpital.

 

Un autre rescapé, Jojo Balmaceda, employé par BP, a raconté avoir été ainsi que trois autres Philippins ligoté puis jeté dans un camion avec d'autres otages japonais et malaisiens, selon la chaîne philippine GMA.

 

 

 

AFP

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