Publié le 5 Mar 2013 - 09:44
CRISE EN GUINEE

Alpha Condé reçoit l'opposition et la société civile

 

Alors que depuis plusieurs jours la Guinée est confrontée à des violences, ayant fait au moins six morts la semaine dernière, le président guinéen Alpha Condé a reçu, lundi 4 mars, des représentants de la classe politique et de la société civile.

 

« J'ai décidé de mettre en place un cadre permanent de concertation sous l'égide du Premier ministre », Mohamed Saïd Fofana, a déclaré le président Condé à l'ouverture de la rencontre, au palais présidentiel. « Je lance un appel solennel, pour éviter la violence » a-t-il ajouté.

 

Cette courte réunion - elle a duré moins d'une heure – « avait pour but, selon une source proche de la présidence, de rechercher les voies et moyens de sortir de la crise que traverse le pays, née de la contestation de l'opposition qui exige des élections législatives libres et transparentes ».

 

Depuis 2011, année pendant laquelle devait se dérouler le scrutin législatif, maintenant fixé à mai, l’opposition multiplie les manifestations pour exiger des élections libres et transparentes en Guinée. Dénonçant l'absence de dialogue avec le pouvoir et la commission électorale, l’opposition avait annoncé, le 23 février, qu’elle se retirait du processus de préparation des législatives. Elle avait cependant précisé qu’elle n’envisageait pas de boycotter le scrutin.

 

Aboubacar Sylla, porte-parole de l'opposition guinéenne, qui a conduit la délégation des opposants, a exprimé sa déception à l'issue de la rencontre. « Nous sommes venus pour rien », a-t-il déclaré. « Le président nous a dit qu'il allait mettre en place un cadre permanent de concertation sous l'égide de son Premier ministre, qui allait nous contacter à une date indéterminée avec, à la clé, aucun calendrier, aucun agenda », a ajouté M. Sylla.

 

« Nous ne voulons pas d'un simulacre de dialogue, nous ne voulons pas d'une opération de communication destinée à présenter ce pouvoir comme un pouvoir qui tend la maison à son opposition », a-t-il poursuivi, en réclamant notamment le « gel du processus électoral », la libération des militants de l'opposition arrêtés.

 

Du côté de la majorité présidentielle, on salue cette rencontre. Pour El-Hadj Bouna Kéita, chef du Rassemblement guinéen pour la prospérité (RGP, mouvance présidentielle), le président Condé « est en train d'écouter son peuple parce qu'aujourd'hui, il a fait appel à tous les partis politiques pour qu'ensemble, nous trouvions des solutions à nos problèmes pour aller de l'avant ». « Il faut aller maintenant aux élections, (...) les investisseurs étrangers ne viendront jamais en Guinée tant que le pays n'est pas sur la voie de la normalisation », a ajouté M. Kéita, en exhortant au calme.

 

Violences et pillages

 

La semaine dernière, Conakry a été le théâtre de violences qui ont fait au moins six morts - cinq civils et un policier – et plus de 200 blessés. Selon le gouvernement, ces heurts ont conduit à l'arrestation de 62 personnes.

 

Cette vague de violence a commencé le 27 février, alors que l’opposition avait mobilisé des milliers de personnes dans la rue à Conakry et dans les régions pour réclamer des législatives transparentes.

 

Les heurts se sont poursuivis le lendemain à Conakry, coïncidant avec une journée ville morte à l'appel de l'opposition, puis le 1er mars.

Lundi, de nouveaux affrontements ont lieu dans la capitale entre les forces de l’ordre et des personnes qui ont tenté de piller des commerces alors que tous les marchés de Conakry étaient fermés à l'appel de commerçants réclamant des dommages après avoir été victimes de pillages durant les violences de ces derniers jours. Selon des témoins, les marchés sont également fermés à Pita, Labé (nord) et Mamou (centre).

 

Dans un communiqué transmis à l'AFP par la présidence guinéenne, le gouvernement a fait également état d'attaques de domiciles privés, qui sont saccagés ou brûlés par des « bandes munies d'armes blanches et de cocktails incendiaires » dans la banlieue de Conakry.

 

« Trente-six blessés ont été admis dans les centres médicaux » en banlieue, la police et la gendarmerie sont déployées « afin d'empêcher de nouvelles exactions et rétablir l'ordre » et les sapeurs-pompiers « s'activent à éteindre les incendies », affirme le gouvernement.

 

 

 

 

J.A

Section: 
États-Unis : Les contours de la future politique étrangère de Donald Trump se dessinent
SOMMET ARABO-ISLAMIQUE DE RIYAD : Des actions concrètes contre l'agression israélienne  
ÉLECTION AMÉRICAINE - DONALD TRUMP ET L'AFRIQUE : Un ‘’Reset’’ face aux nouveaux défis géopolitiques
Ghana : Le Parlement suspendu pour une durée indéterminée à cause d'un différend juridique
Turquie  : L’attaque armée d’un bâtiment de l’industrie de la défense fait cinq morts et vingt-deux blessés près d’Ankara
Mali : Pas de liberté provisoire pour l'économiste Etienne Fakaba Sissoko
ELECTIONS AU TCHAD : Succès Masra hésite encore à participer aux élections législatives
DIPLOMATIE SENEGALAISE : Les errements de la tutelle
Cameroun : Face aux rumeurs, le gouvernement communique sur l'état de santé du président Paul Biya
EXIGENCE DE LA CARTE DE SÉCURITÉ SOCIALE : Le calvaire des Sénégalais vivant au Maroc
FRAPPES ISRAÉLIENNES À BÉZIERS : Des Libano-Sénégalais parmi les victimes
DEUX ATTAQUES REVENDIQUÉES PAR LE JNIM SECOUENT BAMAKO : Un nouveau chapitre de violence jihadiste au Mali
EXTRÉMISME VIOLENT : Confidences et analyses sur les facteurs de radicalisation des jeunes au Bénin
ISRAËL: Découverte à Gaza des corps de six captifs du 7 octobre, la centrale syndicale décrète une «grève générale»
Burkina Faso : Une partie des paramilitaires russes de la Brigade Bear quittent le pays
Drame en RDC
SENEGAL : Nouvelles révélations sur l’accord secret conclu entre Macky Sall et Ousmane Sonko
PROPAGANDE SUR UNE ATTAQUE TERRORISTE AU MALI : Yacine Fall recadre l'ambassadeur d'Ukraine
Algérie : Pour freiner l’exode de ses médecins, l’Algérie gèle la certification de leurs diplômes
Guerre au Mali : Les séparatistes du nord du Mali affirment avoir tué 84 mercenaires Wagner et 47 soldats maliens fin juillet