Les détenus du Camp pénal de Liberté 6 à Dakar ont entamé une grève de la faim depuis hier. Ils protestent contre leurs conditions de vie. Selon une source carcérale, il y a des cellules de 113 personnes qui ont 4 toilettes. ''Nous nous entassons dans les chambres et il n'y a pas assez de toilettes'', a confié un détenu. Ayant eu vent de la grève, le régisseur aurait décidé d'améliorer la popote d'hier. ''Il a payé deux moutons et a préparé du riz à la viande, mais tout le monde a boudé'', avance la source. Le soir, les détenus ont remis leur coup. Le couscous à la sauce n'a pas trouvé de palais pour l'apprécier.

''Personne n'a dîné. On est près de 900 personnes et chaque jour, on nous sert du riz blanc au déjeuner et de la bouillie le matin. Il n'y a ni pain ni accompagnement pour le riz'', se lamente-t-elle. Autre chose qui a motivé cette diète de ces détenus, un manque d'hygiène.

''Depuis plus de 6 mois, il n'y pas de détergent'', avance notre interlocuteur. Les pensionnaire de Liberté 6 réclament, entre autres, des matelas en lieu et place des nattes, des remises de peines, des libertés conditionnelles et un juge d'application des peines qui sera leur relais auprès des autorités judiciaires. Les détenus fustigent aussi l'attitude du ministre de la Justice, Aminata Touré qui, lors de son passage au camp, n'a ''visité que le pavillon des femmes''.

Sur la Rfm, hier, Mm Touré dit ne pas apprécier cette forme de protestation, bien que, dit-elle, les détenus aient des droits. Elle se dit ouverte à la discussion pour trouver un dénouement à cette crise dès que possible. Gageons que le Camp pénal fera des émules.

Enquête