De la sécurité individuelle en question
Loin des carcans de l’époque où la sécurité était confiée à des États faibles qui n’ont su en faire bon usage. La sécurité humaine doit être l’affaire de chaque citoyen avant d’être celle de tous.
En prélude à la rencontre sous régionale du 11 au 13 juin prochain en Côte d’Ivoire, sur le thème : ''La sécurité humaine en Afrique de l’Ouest : les dynamiques de paix et de réconciliation nationale'', le comité scientifique s'est réuni hier à Dakar. Il s’est agi pour ledit comité, les partenaires et les spécialistes, de réfléchir sur les modalités et les orientations que devra prendre la conférence de juin. Tout le monde s’est accordé sur la nécessité de faire de la sécurité l’affaire de chacun. Elle ne saurait désormais être confiée à des États fragiles qui en ont fait jusqu’ici une gestion pas du tout reluisante.
Au sortir de la guerre froide, les gens se sont rendu compte, surtout en Afrique, que les États ont des limites dans la gestion de la sécurité. Il urge de transformer ce constat en actes concrets. Ce qui veut dire, selon le représentant du président ivoirien dans le comité scientifique, qu’il faut mettre l’accent sur la sécurité individuelle d’abord. ''Un dynamisme qui aboutirait, au final, à une implication de tous les citoyens, de toute la communauté dans la prise en charge de la sécurité’’, a-t-il déclaré. Malheureusement, c’est ce citoyen autour duquel cette construction doit se faire qui est souvent mis en rade, regrette le professeur Abdoulaye Bathily.
‘’Le débat politique est intense, la presse est vibrante, les organisations de la société civile bougent, mais dans le fond, le citoyen ne sent pas de réels changements’’, a dit Abdoulaye Bathily. Il faudra unifier les efforts, pour plus de performance, poursuit-il. ‘’Il n’y a pas de fatalité, nos peuples peuvent jouer pleinement leurs rôles’’, en déduit le représentant du président ivoirien. Seulement, prévient-il, sans un respect de l’universalité et de l’indivisibilité des droits de l’Homme, il ne peut y avoir de développement durable.
La question de la sécurité humaine doit être au cœur de la préoccupation des leaders politiques, des citoyens et de chacun d’entre eux, c'est l’avis du président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO). Alioune Tine souligne que la conférence qui se tiendra en Côte d’Ivoire devra permettre de faire face à l’installation et l’activisme de groupes armés comme Aqmi, Ansar Dine, Boko Haram, les rebelles du M23 de la RDC, les rebelles Seléka etc. Mais aussi de mettre un terme à la multiplication des coups d’État armés, des coups d’État constitutionnels, des conflits post électoraux. ‘’Il s’agira nécessairement de questionner les mécanismes existants afin de formuler de fortes recommandations pour les renforcer, a déclaré le président de la RADDHO.
Cette conférence est organisée par la RADDHO, en partenariat avec Coordination de la Société civile de la Côte d’Ivoire (COSOPCI), le Forum de la Société civile ouest-africaine (FOSCAO), West african network for security and democratic governance (WANSET), Institut panafricain de stratégies (IPS). Aussi, le West african network for peace (WANEP) et la Fondation Friedrich Ebert. Le parrain choisi pour la conférence est le président Ivoirien Alassane Dramane Ouattara.
Amadou NDIAYE
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