Les détenus exigent le départ du régisseur Diadji Ndiaye
Rien ne va plus entre le régisseur du Camp pénal Diadji Ndiaye et les détenus de la prison. Ces derniers dénoncent des traitements inhumains et exigent son départ.
Les détenus du Camp pénal de Liberté 6 à Dakar ''souffrent le martyre'' depuis que le régisseur Diadji Ndiaye préside aux destinées de la célèbre prison. De guerre lasse et ne voulant plus continuer à subir ''le traitement inhumain'' qui leur est infligé en prison, ils ''exigent le départ du régisseur''. Les détenus menacent de se révolter et d'entamer une grève de la faim, si rien n'est fait. Ils reprochent au régisseur de leur ''mener la vie dure'' et de ''créer des tensions.
La nourriture qui leur est servi, disent-ils, est ''innommable'' et ''infect''. ''Le couscous est servi sans sauce'', dénonce-t-on. Également, les agents pénitentiaires leur refusent certaines denrées apportées par la famille. ''Par exemple, lorsqu'on apporte à un détenu deux sachets de lait, ils retournent le second sachet. Ils disent que certains produits ne peuvent pas entrer dans la prison. Ce qui est très dur à vivre pour les détenus dont la plupart sont originaires des régions de l'intérieur.''
Il y a quelques mois, des détenus s'étaient rebellés et avaient entamé une grève de la faim, pour réclamer des repas décents. Conséquence, la popote qui était de 360 F Cfa par détenu/jour était passée à 600 F Cfa. Ces grévistes, ''une centaine'', ont été transférés dans des prisons situées à l'intérieur du pays, dénonce-t-on. Une assertion que réfute Saliou Ndiaye, le chargé de communication de l'administration pénitentiaire.
Selon M. Ndiaye, les différents transfèrements répondent à un désir de l'administration pénitentiaire de désengorger les prisons du Sénégal. Il a même donné l'exemple de la prison centrale conçue pour 600 à 800 détenus et dont la population carcérale a atteint le nombre de 2 000. Ainsi, il signale que les autres prisons de Dakar, Thiès et Kaolack ont été désengorgées, ''avec des détenus transférés dans des prisons de l'intérieur du pays, dans le souci ''d'humaniser les prisons''. Il martèle que ces transfèrements de détenus obéissent à une ''réglementation stricte''.
Toujours est-il que le régisseur Diadji Ndiaye fait reparler de lui, après l'épisode Cheikh Yérim Seck. Le journaliste incarcéré dans un premier temps au camp pénal, avait été transféré au Cap Manuel, après une sortie remarquée contre lui. ''Le 2 janvier 2013, dénonçait-il à travers une correspondance, j'ai été agressé par 2 gardes pénitentiaires qui m'ont défoncé 2 dents de la gencive supérieure.
Cette agression (attestée par le certificat médical ci-joint qui établit 30 jours d'incapacité) m'a causé de graves dégâts à la vue et au cerveau''. Cheikh Yérim Seck pointait alors un doigt accusateur sur Diadji Ndiaye, régisseur du Camp Pénal, qui disait-il, lui reprochait un téléphone portable trouvé dans sa cellule. Nos tentatives d'entrer en contact avec le régisseur du Camp pénal ont été vaines.
Gaston COLY
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